Toshiba prêt désormais à céder le contrôle de son activité mémoires
Le groupe japonais Toshiba a effectué hier un pas de plus vers la perte du contrôle de ses activités dans les mémoires flash NAND. Englué dans une déroute financière liée au nucléaire aux Etats-Unis, Toshiba, dont le président vient de donner sa démission, écrit désormais noir sur blanc qu’il est disposé à céder la majorité de sa participation dans son activité mémoires qu’il détient encore à 100%.
Alors qu’il prévoyait un report de la publication de ses comptes, Toshiba a finalement annoncé hier une charge de dépréciation de ses actifs nucléaires américains de 712,5 milliards de yens (5,9 milliards d’euros), qui conduit à une perte opérationnelle de 544,7 milliards de yens sur les neuf premiers mois de l’exercice et une prévision de perte nette de 390 milliards de yens pour l’ensemble de l’exercice annuel (après déjà une perte de 460 milliards lors de l’exercice précédent).
Ne pouvant pas lever d’argent en Bourse depuis le scandale comptable de l’exercice précédent, Toshiba est donc contraint de céder des actifs pour redresser son bilan. Dans ce cadre, il a affirmé hier dans sa présentation qu’il était prêt à céder le contrôle de ses activités mémoires, alors que jusqu’ici il ne prévoyait que d’en céder 19,9% du capital. On comprend mieux la préférence que le groupe semble accorder à des fonds d’investissements plutôt qu’à des industriels (Western Digital, Micron, SK Hynix, voire Foxconn). Les fonds veulent avoir les mains libres pour la gestion de leurs actifs et les autorisations nécessaires pour la consolidation d’activités entre concurrents prennent du temps.
L’activité mémoires de Toshiba a représenté pour l’exercice 2015 (clos fin mars 2016) un chiffre d’affaires de 845,6 milliards de yens (7,43 milliards de dollars) pour un bénéfice opérationnel de 110 milliards de yens (966 M$). Selon TrendForce, Toshiba était le 2e fournisseur mondial de mémoires flash NAND au troisième trimestre 2016, avec 19,8% du marché. Devancé par le Coréen Samsung (36,6% du marché), il était devant son partenaire Western Digital (17,1%).