La SNCF lance un projet de téléconduite d’un train à distance
La SNCF, l’Institut de Recherche Technologique (IRT) Railenium, Thales, Actia Telecom et le Centre National des Etudes Spatiales (CNES) lancent le projet TC-Rail, TéléConduite sur Rail. Ce projet, d’une durée de 42 mois, a pour objectif de démontrer la possibilité de conduire un train à distance avec un conducteur au sol, sans compromis sur la sécurité.
Le projet TC-Rail, TéléConduite sur Rail, doit aboutir à la réalisation de deux démonstrateurs de conduite d’un train depuis un site à distance. La téléconduite est une brique indispensable au futur train autonome. Elle permettra de reprendre le contrôle à distance du train pour gérer certains modes dégradés. Elle s’appuie sur la communication entre le train et un site à distance, et le développement d’une Interface Homme-Machine (IHM) de conduite à distance.
L’enjeu de ce projet sera de lever les principaux obstacles techniques qui pourraient s’opposer à une telle exploitation en sécurité. SNCF attend la réalisation d’un démonstrateur sur un premier cas d’usage dès début 2019. Pour autant, la téléconduite est amenée à s’adapter à tous les cas d’usage : les manœuvres de train (Fret, TER, Transilien ou TGV) depuis et vers les centres de maintenance pourraient à moyen terme être réalisées grâce à la téléconduite.
La mise en œuvre du système complet pour la téléconduite des trains nécessite la mise en place d’un certain nombre de compétences, autant industrielles qu’académiques dont le consortium du projet TC-Rail en est le reflet.
Client final, la SNCF assurera la coordination technique et la coordination des lots de démonstration afin d’évaluer sur sites réels les différents développements réalisés au cours du projet.
L’IRT Railenium, à travers ses ressources propres et un tissu de chercheurs associés (issus des laboratoires de l’Ifsttar, de l’UTC et des Universités de Lille1 et de Valenciennes) apportera son expertise sur les sujets liés notamment au développement de l’IHM de téléconduite, aux télécommunications terrestres, à la démonstration de sécurité, ou bien encore à la cybersécurité.
Thales, dans le cadre de ses activités sur l’autonomie des trains, apportera ses compétences sur les aspects télécommunication entre le train et le sol, ainsi que les sujets liés à la sûreté de fonctionnement et à la cybersécurité. Actia Telecom apportera son savoir-faire dans le domaine des télécommunications satellitaires. Enfin le CNES, qui amènera son expertise et un support technique dans le domaine des systèmes satellitaires.
« Le projet de Téléconduite sur Rail est au cœur de la stratégie du train du futur de SNCF. Cette stratégie repose sur le développement de différents niveaux d’automatisme, dont le démonstrateur de conduite à distance constitue la première étape. SNCF a choisi de concevoir son train autonome en partenariat avec la recherche publique et des acteurs industriels reconnus et innovants. C’est une volonté forte. SNCF prépare le futur du train en mobilisant toute une filière dynamique », souligne Pierre Izard, directeur général délégué en charge des systèmes et technologies ferroviaires à la SNCF.
« Le projet TC Rail s’inscrit dans le cadre du programme « Train Autonome » de Railenium, un programme en rupture visant à améliorer la compétitivité de notre filière ferroviaire. Ce programme s’appuie sur nos compétences d’intégration de nouvelles technologies ferroviaires pour développer les briques technologiques utiles à la réalisation de démonstrateurs de trains autonomes tout en minimisant l’impact sur l’infrastructure avec notamment l’intelligence artificielle, la géolocalisation, les télécommunications, les méthodes formelles ou encore l‘étude de l’impact des facteurs humains dans les différents niveaux d’automatisation », ajoute Éric Tregoat, directeur général d’IRT Railenium.
« Les satellites apportent au ferroviaire et à tous les acteurs de la mobilité une meilleure précision, une couverture globale, un supplément de service et une optimisation des coûts. Le CNES conçoit des solutions innovantes qui peuvent s’appuyer sur des systèmes de positionnement par satellite comme Galileo mais aussi des systèmes de télécommunications par satellite. Je me réjouis que notre partenariat avec la SNCF se renforce pour que nous relevions ensemble les défis technologiques que représente le train autonome, un programme phare pour le futur de la filière ferroviaire », poursuit Jean-Yves le Gall, président du CNES.