Lancement réussi pour le 1er nanosatellite industriel français
Mercredi 18 décembre 2019 à 9h54, Soyouz s’est élancé pour la 23e fois depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG), port spatial de l’Europe, afin de mettre en orbite plusieurs satellites dont Angels, le 1er nanosatellite industriel français conçu en collaboration par Hemeria et le Cnes.
Premier nanosatellite industriel français, Angels est le précurseur d’une série de satellites commerciaux qui répondront aux besoins d’une nouvelle génération de missions spatiales complémentaires des programmes traditionnels. Construit par la société Hemeria, avec une forte implication du CNES, il préfigure également la constellation Argos du futur qui sera développée par Kinéis dans le domaine des objets connectés.
D’une masse au décollage de 27 kg, le nanosatellite Angels (Argos Néo on a Generic Economical and Light Satellite) se présente sous la forme d’un CubeSat 12U embarquant à son bord l’instrument Argos Néo miniaturisé, 10 fois plus petit que l’instrument de génération précédente et consommant 3 fois moins d’énergie que la génération des instruments Argos actuellement en orbite.
Le nanosatellite démonstrateur Angels complètera la flotte des instruments Argos déjà en orbite et sera opéré par le CNES. Le service Argos recueille et localise les signaux et messages de faible puissance des 20 000 balises actuellement en service autour du globe. Le traitement des données sera sous la responsabilité de Collecte Localisation Satellite (CLS), filiale du CNES.
Le CNES et la société Hemeria co-investissent et développent ensemble Angels dans une démarche résolument New Space tant dans la gouvernance, la conception, les cycles de développement et de tests, avec un recours systématique à des composants commerciaux miniaturisés.
« Ce 23ème succès de Soyouz clôt avec brio l’année 2019. Encore une fois, l’ensemble des collaborateurs du CNES ont su se mobiliser avec succès : le Centre Spatial de Toulouse pour le développement en un temps record des nano satellites innovants, Angels et EyeSat, le Centre Spatial Guyanais et la Direction des Lanceurs pour la mise en œuvre parfaite du système de lancement Soyouz en Guyane. Ce lancement démontre l’adaptabilité de la gamme des lanceurs européens aux exigences du marché, qui désormais s’ouvre à celui des nano satellites », a déclaré Jean-Yves Le Gall, président du CNES.
Pour sa part, d’une masse au décollage de 7 kg, EyeSat se présente sous la forme d’un CubeSat 3U équipé d’un petit télescope spatial appelé IRIS. EyeSat est financé et développé par le CNES dans le cadre du projet Janus (Jeunes en Apprentissage pour la réalisation de Nanosatellites des Universités et des écoles de l’enseignement Supérieur), qui vise à encourager les étudiants des universités et des écoles d’ingénieurs à développer leurs propres satellites de petite taille. Il est conçu pour étudier la lumière zodiacale et l’image de la Voie lactée. La mission a trois objectifs principaux : scientifique, de démonstration de nouvelles technologies satellitaires, de formation d’étudiants aux métiers de l’ingénierie spatiale.
Héritière de 30 ans de savoir-faire dans la défense et le spatial, Hemeria est née en juillet 2019 de la décision de recentrage stratégique du groupe Nexeya, par ses actionnaires historiques. Hemeria emploie 190 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros.
Hemeria conçoit, fournit, intègre et propose des systèmes et produits spatiaux pour répondre aux besoins de ses clients professionnels et scientifiques en matière de défense et de sécurité. Hemeria est l’un des trois premiers fournisseurs européens de panneaux sandwich, MLI, harnais spatiaux et de lanceurs (Ariane), packaging de batteries et développe également sa propre gamme de nanosatellites.