Infineon prévoit 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires en 4 ans
Lors d’une journée consacrée aux investisseurs, Infineon a déroulé la stratégie qui doit l’amener à un chiffre d’affaires annuel de 16 milliards d’euros au terme de son exercice 2025, contre 11 milliards pour l’exercice 2021 qui s’est achevé le 30 septembre. Electrification et numérisation sont les tendances lourdes qui sous-tendent cet objectif.
« La réduction des émissions de CO2 et la volonté de rendre toute chose intelligente et connectée en toute sécurité sont des tendances majeures dans toutes les industries. L’électrification et la numérisation sont des thèmes séculaires, et les semiconducteurs sont indispensables pour les deux », a commenté Reinhard Ploss, p-dg d’Infineon.
Véhicules électriques, énergies renouvelables, etc. : le fabricant allemand compte mette à profit sa position de numéro un mondial des semiconducteurs de puissance (Infineon revendique des ventes deux fois plus élevées que son dauphin) pour répondre à la forte croissance de ces marchés. Infineon compte en particulier sur son expertise sur les technologies en devenir du SiC et du GaN pour assoir sa suprématie. Dans le SiC en particulier, Infineon table sur un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars au milieu de la décennie (contre 200 M$ pour l’exercice 2021) et une part de marché de l’ordre de 30%. Un créneau que lui dispute STMicroelectronics en Europe. Pour les circuits de puissance GaN, le marché mondial devrait passer de 47 M$ en 2020 à 801 M$ en 2025, selon Yole Développement.
Autre atout dans la manche d’Infineon : la production de circuits de puissance sur tranches de 300 mm à Dresde et à Villach en Autriche, qui lui procure augmentation des volumes et réduction des coûts par rapport à une production sur tranches de 200 mm. En grande partie pour la montée en puissance de sa toute nouvelle unité de production sur tranches de 300 mm de Villach et également à Dresde, Infineon prévoit d’accroître ses investissements à 2,4 milliards d’euros au cours de l’exercice qui vient de démarrer contre 1,6 milliard lors de l’exercice précédent. Privilégiant les technologies où ses produits bénéficient d’une différentiation élevée, le fabricant allemand conserve la production en interne pour ses technologies de puissance et de capteurs. Infineon compte en revanche faire davantage appel aux fondeurs externes pour les technologies Cmos non différenciantes, la part de sa production sous-traitée aux fondeurs devant passer de 30% en 2021 à 40% en 2025. Globalement, son modèle d’exploitation s’appuie sur un ratio investissement/CA de 13%, pour une croissance annuelle moyenne de ses ventes de 9% et une marge opérationnelle de 19%.
« Infineon gère avec succès le cycle actuel de l’industrie des semiconducteurs et occupe des positions de leader sur plusieurs marchés avec des moteurs de croissance structurelle à long terme. 2022 s’annonce comme une année forte ; nous poursuivons notre parcours de croissance rentable et de création de valeur durable », a poursuivi le dirigeant.
Sur la base des chiffres préliminaires, Infineon s’attend à ce que son chiffre d’affaires annuel pour son exercice 2021 (se terminant le 30 septembre 2021) atteigne environ 11 milliards d’euros, pour une marge de résultat supérieure à 18%. Lors de l’exercice 2020, Infineon avait réalisé un chiffre d’affaires de 8567 millions d’euros (seul le dernier trimestre de l’exercice intégrait entièrement l’activité de Cypress dont le rachat avait été bouclé en avril 2020).
Pour l’exercice 2022 qui vient de démarrer, le fabricant allemand de semiconducteurs table sur une croissance aux alentours de 5% (mid-teens), pour une marge bénéficiaire en progression à environ 20%.