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Qualcomm acquiert Ikanos, CSR et réduit son effectif de 15%

Qualcomm acquiert Ikanos, CSR et réduit son effectif de 15%

Actualité estivale très chargée pour l’Américain Qualcomm. Le spécialiste américain des technologies et des circuits pour la téléphonie mobile s’est tout d’abord attiré les foudres de la Commission européenne qui a ouvert deux enquêtes contre lui pour abus de position dominante, avant d’annoncer un vaste plan de restructuration. Dans la foulée, Qualcomm annonce le rachat d’Ikanos pour 47 M$ pour acquérir une compétence dans les technologies d’accès filaire xDSL et G.fast, puis vient de finaliser le rachat du Britannique CSR pour 2,2 milliards de dollars.

qualcomm-050815L’été avait mal démarré pour Qualcomm : la Commission européenne annonçait le 16 juillet l’ouverture de deux procédures formelles d’examen sur d’éventuels comportements abusifs de la part de Qualcomm dans le domaine des processeurs bande de base. La première vise à examiner si Qualcomm a contrevenu aux règles de concurrence de l’UE qui interdisent les abus de position dominante en proposant des incitations financières à ses clients à la condition qu’ils acquièrent leurs circuits bande de base exclusivement ou presque exclusivement auprès de Qualcomm. La seconde vise à apprécier si Qualcomm a pratiqué des «prix d’éviction» en facturant des prix inférieurs aux coûts dans le but de forcer ses concurrents à quitter le marché. La première enquête porte sur les conditions posées par Qualcomm pour la fourniture de certains chipsets conformes aux normes 3G (UMTS) et 4G (LTE) et utilisés pour assurer la connectivité mobile cellulaire dans des smartphones et des tablettes. La seconde enquête concerne les pratiques de Qualcomm en matière de fixation des prix de certains chipsets conformes aux normes 3G (UMTS) et utilisés pour assurer la connectivité mobile cellulaire.

Puis le 23 juillet, Qualcomm dévoilait un vaste plan de restructuration de façon à réduire ses coûts annuels (estimés à 7,3 milliards de dollars pour son exercice fiscal 2015) de 1,1 milliards de dollars. L’Américain compte y parvenir par une série de mesures dont la plus importante concerne la réduction de 15% de son effectif mondial (soit environ 4700 suppressions de postes). Qualcomm va également réduire son exposition au travail temporaire, réduire son organisation d’ingénierie, ainsi que le nombre de ses bureaux dans le monde. Il compte également accroitre ses opérations dans les pays à bas coût au détriment des pays matures.

Plus d’infos sur le plan de restructuration de Qualcomm

Parallèlement, Qualcomm va étudier de possibles cessions d’activités, sans toutefois vouloir en dire davantage. Certains analystes souhaiteraient qu’il externalise son activité de vente de semiconducteurs pour se recentrer sur le commerce des licences. Cette restructuration a été dictée par la détérioration de ses résultats. Pour son troisième trimestre fiscal, son chiffre d’affaires a été réduit de 1,1 milliard de dollars en trois mois et de 1 milliard sur un an, pour tomber à 5,8 milliards de dollars. Son bénéfice net a plongé de 47% sur un an, à 1,2 milliards.

Le 6 août, Qualcomm a repris le chemin des acquisitions en annonçant la signature d’un accord pour racheter son compatriote Ikanos Communications, un fournisseur de semiconducteurs pour réseaux large bande (11,1 M$ de CA pur 12,3 M$ de pertes lors du trimestre clos fin juin). Ikanos Communications est en particulier à l’avant-garde pour les technologies d’accès filaires ADSL et VDSL2 et surtout la technologie G.fast, une norme approuvée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en décembre dernier et qui permet un accès large bande sur paires de cuivre existantes jusqu’à 400 m avec un débit descendant de 1 Gbit/s. « Cette norme, conçue pour offrir des débits d’accès pouvant atteindre 1 Gbit/s sur les réseaux téléphoniques filaires existants, répond à la nécessité pour les fournisseurs de services de compléter les technologies FTTH (fibre jusqu’au domicile) dans les cas où la technologie G-fast est plus rentable », expliquait alors l’UIT. L’Israélien Sckipio Technologies et l’Allemand Lantiq, repris par Intel en février dernier, sont également aux avant-postes pour le G.fast. Selon WinterGreen Research, le marché du G.fast pourrait atteindre 2,9 milliards de dollars. Le G-fast permettra notamment de délivrer des applications grand public très gourmandes en bande passante, comme la télévision ultra-haute définition (4K UHD) et des applications grand public basées sur le cloud. Le montant de l’acquisition d’Ikanos Communications, partenaire d’Alcatel-Lucent dans le G.fast, est de 47 millions de dollars, une somme largement à la portée de Qualcomm.

Enfin, le 13 août dernier, Qualcomm a annoncé la finalisation du rachat de CSR, fabricant de semiconducteurs britannique, spécialiste des circuits pour applications audio-vidéo, de connectivité sans fil (Bluetooth, Wi-Fi, etc.) et de localisation. Le montant de l’acquisition, annoncée en octobre 2014, représente une valeur d’entreprise de 2,2 milliards de dollars. Pour Qualcomm, cette acquisition lui permet de se développer sur deux marchés qu’il juge stratégiques : l’Internet des objets et l’info-divertissement automobile. Pour se faire, l’Américain compte sur l’expertise de CSR dans les technologies Bluetooth, Bluetooth Smart et de traitement audio, pour s’imposer dans ce qu’il appelle l’Internet de toute chose « IoE » (pour Internet of Everything). CSR, qui a son siège à Cambridge, employait 2130 personnes dans 11 pays pour un chiffre d’affaires de 960,7 millions de dollars en 2013. L’entreprise sera renommée Qualcomm Technologies International, filiale de Qualcomm Technologies.

 

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