L’Espagne confirme un plan de 12,25 milliards d’euros pour les semiconducteurs
Alors que SEMI Europe réclame ce matin une adoption rapide de l’European Chips Act, le gouvernement espagnol a approuvé la semaine dernière en conseil des ministres un projet stratégique pour la microélectronique et les semiconducteurs. L’objectif de ce plan de 12,25 milliards d’euros d’investissement public d’ici à 2027 est de positionner l’Espagne comme un pays de référence dans la conception et la fabrication de puces.
Le conseil des ministres a approuvé le projet stratégique de relance et de transformation économique de la microélectronique et des semiconducteurs (PERTE Chip), dans le cadre du plan espagnol de relance, de transformation et de résilience. La première vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de l’économie et de la transformation numérique, Nadia Calviño, a souligné qu’« il s’agit probablement du projet le plus ambitieux du plan de relance » en raison de son montant (12,25 milliards d’euros d’investissement public), son impact transformateur sur l’industrie et sa contribution à l’autonomie de l’Espagne et de l’Union européenne en matière de technologie.
L’objectif de PERTE Chip est de développer les capacités de conception et de production de l’industrie espagnole de la microélectronique et des semiconducteurs, en couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, de la conception à la fabrication de puces, et de générer un effet multiplicateur, non seulement dans les secteurs technologiques, mais aussi pour l’industrie et l’économie dans son ensemble. Nadia Calviño a souligné que la pénurie de production de semiconducteurs en Europe signifie une dépendance vis-à-vis de Taïwan, des États-Unis, de la Corée du Sud, du Japon et de la Chine, une situation qui doit être inversée. L’Europe a lancé plusieurs projets dans l’optique d’abriter sur son sol 20% de la production mondiale de semiconducteurs d’ici 2030. Dans ce contexte, l’Espagne s’est engagée à renforcer les atouts stratégiques sur lesquels elle est le mieux positionnée : développement d’architectures alternatives telles que RISC-V ; photonique intégrée ; développement de puces quantiques et d’un réseau de salles de micro- ou nano-fabrication. Elle compte également des entreprises clientes de premier plan qui demandent des semiconducteurs dans des secteurs clés tels que l’automobile, la fabrication de machines-outils, les télécommunications, l’aérospatiale, le transport ferroviaire, la défense et la construction d’infrastructures.
Réalisé grâce à des partenariats public-privé, le plan PERTE Chip progressera par phases, et sera aligné sur l’European Chips Act. Le premier pilier consiste à renforcer la capacité scientifique, avec des actions de renforcement de la R&D sur les microprocesseurs de pointe et les architectures alternatives et la photonique intégrée, le développement de puces quantiques et la participation aux projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC) sur la microélectronique et les technologies de communication. Le second concerne la stratégie de conception et comprend des initiatives qui renforceront les capacités espagnoles dans la conception de microprocesseurs de pointe grâce à la création d’entreprises fabless, de lignes pilotes de test et de réseaux de formation aux semiconducteurs. Le troisième pilier est orienté vers la construction d’usines de fabrication en Espagne en technologies non seulement supérieures à 5 nm, mais également inférieures à 5 nm. Le quatrième concerne la dynamisation de l’industrie européenne de fabrication informatique. Nadia Calviño a précisé que le budget total de PERTE Chip s’élèvera à 12,25 milliards d’euros jusqu’en 2027. La principale source de financement proviendra de l’avenant au plan de relance, de transformation et de résilience, que l’exécutif présentera dans la seconde partie de l’année.
Pour articuler le projet, un commissaire spécial pour le projet microélectronique et semiconducteurs sera créé sous la direction de Jaime Martorell Suarez, un expert du secteur.
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