Les Etats-Unis dégainent leur CHIPS and Science Act
Le 9 août, le président Biden a signé la loi bipartite CHIPS and Science Act pour restaurer la compétitivité et l’attractivité des Etats-Unis dans les semiconducteurs. Outre un crédit d’impôt de 25% sur les investissements sut le sol américain, le CHIPS and Science Act prévoit 52,7 milliards de dollars pour la recherche, le développement, la fabrication et le développement de la main-d’œuvre aux États-Unis dans le domaine des semiconducteurs.
Cela comprend 39 milliards de dollars en incitations à la fabrication, dont 2 milliards de dollars pour les puces pour l’automobile et les systèmes de défense, 13,2 milliards de dollars en R&D et en développement de la main-d’œuvre, et 500 millions de dollars pour assurer la sécurité des technologies de l’information et des communications internationales et les activités de la chaîne d’approvisionnement des semiconducteurs. Le CHIPS and Science Act prévoit également un crédit d’impôt à l’investissement de 25% pour les dépenses liées à la fabrication de semiconducteurs et aux équipements de production connexes.
Selon le communiqué de la Maison Blanche, le CHIPS and Science Act débloquera des centaines de milliards de dollars supplémentaires d’investissements du secteur privé dans les semiconducteurs à travers le pays.
Déjà, la semaine de la promulgation de la loi, les entreprises, stimulées par l’adoption du CHIPS and Science Act de 2022, ont annoncé près de 50 milliards de dollars d’investissements supplémentaires dans la fabrication de semiconducteurs aux Etats-Unis. Ainsi, Micron a annoncé un investissement de 40 milliards de dollars dans la fabrication de mémoires aux Etats-Unis, qui créera jusqu’à 40 000 nouveaux emplois. Cet investissement à lui seul fera passer la part de marché américaine dans la production mondiale de puces mémoires de moins de 2% à 10% au cours de la prochaine décennie. Qualcomm et le fondeur GlobalFoundries ont également annoncé un nouveau partenariat qui comprend 4,2 milliards de dollars pour fabriquer des puces dans une extension de l’usine de GlobalFoundries dans le nord de l’État de New York. Qualcomm, leader mondial des entreprises de semiconducteurs fabless, a annoncé son intention d’augmenter la production de semiconducteurs aux États-Unis jusqu’à 50% au cours des cinq prochaines années.
Toute la profession (SEMI, SIA, etc.) a applaudi cette politique industrielle des Etats-Unis en matière de semiconducteurs.
« Ces fonds sont également assortis de solides garde-fous, garantissant que les bénéficiaires ne construisent pas certaines installations en Chine et dans d’autres pays préoccupants, et empêchant les entreprises d’utiliser les fonds des contribuables pour les rachats d’actions et les dividendes des actionnaires », prévient toutefois le communiqué de la Maison Blanche.
L’administration Biden ne fait pas mystère que sa politique industrielle est destinée à contrer la montée en puissance de la Chine. Le 12 août dernier, le BIS (Bureau of Industry and Security) de l’U.S. Department of Commerce édictait de nouvelles règles pour contrôler et interdire les exportations de technologies sensibles. Outre des matériaux utilisés dans les semiconducteurs (oxyde de gallium, diamant) pour fonctionner dans des conditions sévères, qui pourraient être utilisés à des fins militaires, les Etats-Unis vont contrôler les exportations de logiciels de CAO pour la conception de circuits intégrés complexes à des nœuds technologiques de 3 nm et moins pour des architectures de type GAAFET. Les technologies GAAFET permettent des circuits intégrés plus rapides, économes en énergie et plus tolérants aux rayonnements qui peuvent faire progresser de nombreuses applications civiles et militaires, y compris les satellites de défense et de communication, justifie le BIS.