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L’Estonien Skeleton va investir 600 M€ dans un centre de R&D et une usine de batteries en Occitanie

L’Estonien Skeleton va investir 600 M€ dans un centre de R&D et une usine de batteries en Occitanie

Cette entreprise spécialisée dans le stockage d’énergie à charge rapide et haute puissance va se doter d’un centre de R&D à Toulouse, puis construire une usine dans la région, afin de développer et industrialiser sa technologie SuperBattery, sorte de combinaison entre le supercondensateur et la batterie.

Dans le cadre de Choose France, une opération séduction menée par l’État français chaque année depuis 2018 pour inciter les entreprises étrangères à investir sur notre territoire, plus d’une cinquantaine de projets ont été annoncés pour un investissement total cumulé de plus de 15 milliards d’euros, dont un investissement de 4 Md€ de Microsoft dans le domaine des data centers dédiés à l’intelligence artificielle, qui comprend notamment la construction d’un nouveau centre de données près de Mulhouse.

Parmi ces projets, on trouve également celui de la jeune entreprise estonienne Skeleton Technologies qui a annoncé hier vouloir investir 600 millions d’euros sur cinq ans et créer 300 emplois en région Occitanie.

Créée en 2009 et spécialisée dans le stockage d’énergie à charge rapide et haute puissance à destination des transports, du smartgrid, de l’automobile et de l’industrie, Skeleton envisage ainsi d’investir dans la création, dès cette année, d’un centre de R&D à Toulouse, puis dans la construction d’ici 2027 d’une usine dans un lieu qui n’a pas encore été précisé mais qui se situera dans un rayon maximum d’une heure, par la route, de la ville rose.

L’objectif pour Skeleton est de développer et d’industrialiser sa technologie de stockage d’énergie baptisée SuperBattery. Sorte de combinaison entre le supercondensateur et la batterie, la SuperBattery de l’Estonien se caractérise par un temps de recharge très court (Skeleton annonçait il y a peu un temps de charge de 60 secondes pour fournir à un véhicule électrique une autonomie de 30 minutes), une durée de vie décuplée par rapport à celle d’une batterie lithium-ion (jusqu’à 50 000 cycles de charge/décharge), une sécurité intrinsèque (pas de phénomène d’emballement thermique) et le recours à des matériaux non toxiques (pas de nickel ni de cobalt).

Taavi Madiberk, CEO et cofondateur de Skeleton Technologies, en compagnie du président de la République, Emmanuel Macron – © Skeleton Technologies

« Toulouse et la région Occitanie sont pour nous l’emplacement idéal pour implanter notre base en France, avec une proximité directe avec les clients existants et potentiels, et un accès à des talents et des institutions de recherche de classe mondiale, souligne Taavi Madiberk, CEO et cofondateur de Skeleton Technologies. Cela nous permettra d’accélérer le développement de technologies de batteries de nouvelle génération grâce à une collaboration avec les meilleurs experts en matière de batteries, de matériaux et de stockage d’énergie, et de construire notre prochaine usine spécifiquement dédiée à notre produit SuperBattery. »

Rappelons que les produits de stockage de Skeleton Technologies sont basés sur du graphène incurvé (curved graphene) qui permet à la société d’atteindre des niveaux de performances de haut vol sans recourir à des métaux toxiques. Le graphène incurvé est développé dans les installations de Skeleton Materials situées à Bitterfeld-Wolfen, en Allemagne, à partir de matériaux d’origine locale, largement accessibles et abondants en Europe.

Avant de se tourner vers la France, Skeleton a d’ailleurs beaucoup investi en Allemagne où se situe l’essentiel de sa capacité de production en matière de supercondensateurs à base de graphène. Depuis 2017, il dispose ainsi d’une usine à Dresde, certifiée ISO 9001 et 14001, et présentée comme la plus importante usine de supercondensateurs d’Europe, et a achevé l’an dernier une seconde usine à Leipzig. Qualifiée de « plus importante usine de supercondensateurs au monde », cette dernière, hautement automatisée et numérisée, permettra à l’Estonien d’accroître sa capacité de production jusqu’à 40 fois. La production de volume devrait y démarrer d’ici la fin de l’année. Skeleton dispose également d’une usine d’assemblage de modules en Estonie.

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