Contrat de sous-marins australiens : 8 milliards d’euros pour l’industrie française
Le gouvernement australien a écarté les propositions allemande et japonaise et a choisi DCNS comme partenaire international privilégié pour la conception des 12 futurs sous-marins de la marine australienne. La conception du futur sous-marin avec DCNS fera l’objet de discussions commerciales exclusives et débutera cette année. Ce contrat sur 50 ans, qui devrait représenter quelque 34 milliards d’euros, comporte bon nombre de compensations (construction sur place, transferts de technologies, etc). Pour DCNS, filiale à 35% de Thales, et l’industrie française, le contrat pourrait in fine, représenter quelque 8 milliards d’euros, avance Reuters.
La livraison des sous-marins est prévue à partir de 2027. Le gouvernement australien a déclaré : « La décision a été motivée par la capacité de DCNS à répondre à l’ensemble des exigences du gouvernement australien. Le groupe a notamment su proposer des performances supérieures en matière de senseurs et de furtivité, ainsi que des capacités de projection et d’endurance similaires à celles des sous-marins de la classe Collins. Le gouvernement australien a également pris en considération le prix, le calendrier, l’exécution du programme, la maintenance et l’engagement de l’industrie australienne ».
Principal actionnaire de DCNS (35%) aux côtés de l’Etat français et industriel majeur de défense en Australie avec 3200 personnes employées, Thales fournit aujourd’hui les suites sonars de DCNS et de la marine australienne.
Le chiffre d’affaires du groupe DCNS s’est établi à 3,039 milliards d’euros pour l’exercice 2015, comparable au chiffre d’affaires de l’exercice 2014. L’international a représenté la moitié de ce chiffre d’affaires, proportion exceptionnelle du fait de la livraison très rapide de la frégate FREMM à l’Egypte. Les prises de commandes se sont maintenues à un bon niveau en 2015, avec un « book to bill » de 1,15 de bon augure. Elles s’élèvent à 3,52 milliards d’euros, portés notamment par la vente d’une frégate multimissions (FREMM) à l’Egypte et, pour plus de 2 milliards, par les nombreux contrats remportés par l’activité Services. Le carnet de commandes s’établit quant à lui à 12,26 milliards d’euros, ce qui représente 4 années de chiffres d’affaires.
Après avoir enregistré de lourdes pertes en 2014, DCNS revient à l’équilibre en 2015 avec un résultat net positif de 58,4 millions d’euros. Ce retour à la profitabilité est en partie le fait de mesures exceptionnelles – plan d’économies, vente à l’Egypte d’une frégate multimissions FREMM – et des premiers effets du plan de progrès et de transformation de l’entreprise dont l’effectif est descendu à 12 771 personnes (y compris les filiales), contre 13 130 en 2014. DCNS a consacré près de 10% de son chiffre d’affaires à la R&D dont 3 % autofinancée.