Cellules de batteries : ACC suspend ses investissements en Allemagne et en Italie
Face à la décélération du marché européen des véhicules électriques, la co-entreprise détenue par Stellantis, Mercedes et TotalEnergies veut s’adapter et travailler sur le développement de cellules en technologie LFP, moins onéreuses.
Après avoir inauguré en mai 2023, à Douvrin (Pas-de-Calais), sa première gigafactory de cellules de batteries (photo) dédiées aux véhicules électriques, ACC (Automotive Cells Company), coentreprise détenue par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, revoit actuellement sa stratégie industrielle. Le consortium a en effet annoncé son intention de geler jusqu’à nouvel ordre ses investissements dans les deux gigafactories qu’il comptait mettre en place à Kaiserslautern (Allemagne) en 2025 et à Termoli (Italie) en 2026.
L’usine d’ACC à Douvrin, dans le Pas-de-Calais – © ACC
L’objectif est ici de s’adapter aux conditions du marché des véhicules électriques dont la croissance ralentit nettement en Europe. Selon les données des constructeurs, les ventes de véhicules électriques ont ainsi progressé de seulement 1,3% au premier semestre 2024, après plusieurs années de forte croissance. Sur les six premiers mois de l’année, les véhicules électriques représentaient 12,5% des ventes totales de voitures, contre 12,9% au premier semestre 2023.
Autre source d’inquiétude pour ACC, le taux de pénétration de plus en plus important de la technologie LFP (lithium-fer-phosphate) qui s’avère moins onéreuse (mais aussi moins performante) que la chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt) utilisée dans l’usine de Douvrin. Qui plus est, la technologie LFP est déjà largement déployée par les constructeurs chinois ainsi que sur certaines citadines de constructeurs occidentaux, comme par exemple Stellantis via son accord avec le Chinois CATL fin 2023.
Ainsi, ACC compte-t-il transférer au moins en partie les fonds alloués à ses projets d’usines allemande et italienne, vers une activité de R&D dédiée à la technologie LFP. Il ne s’agit pas ici pour ACC de remettre en cause la technologie NMC – pas plus que son usine de Douvrin – mais plutôt de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier en proposant deux technologies complémentaires pour s’adapter aux évolutions du marché.
ACC a par ailleurs indiqué qu’il présenterait les détails de sa nouvelle stratégie industrielle d’ici la fin de l’année ou au début de 2025.
