
Communications par satellites : SES boucle le rachat d’Intelsat

Annoncé en avril 2024, ce rachat de l’Américain Intelsat pour un montant de 2,8 milliards d’euros permettra à l’opérateur luxembourgeois de communications par satellites de devenir un poids lourd des solutions multi-orbites et multi-bandes.
Comme prévu, SES, opérateur luxembourgeois de communications par satellites, a finalisé en juillet l’acquisition de son concurrent américain Intelsat pour un montant de 3,1 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros). Ce rachat va donner naissance à un opérateur multi-orbites qui pourrait peser 3,7 milliards d’euros, dont 60% dans les secteurs à forte croissance. L’entité ainsi formée s’appuiera sur des équipes qualifiées et dotées d’une expertise verticale approfondie pour fournir des solutions intégrées de satellites multi-orbites et multi-bandes et de connectivité aux entreprises et aux gouvernements du monde entier.
SES pourra en effet désormais fournir des solutions de connectivité utilisant des bandes de fréquences complémentaires, notamment les bandes C, Ku, Ka, Ka militaire, X et ultra-hautes fréquences, grâce à un réseau de classe mondiale comprenant environ 90 satellites géostationnaires (GEO), près de 30 satellites en orbite terrestre moyenne (MEO), un accès stratégique aux satellites en orbite basse (LEO) et un vaste réseau terrestre. L’entreprise cible notamment les gouvernements mais également les secteurs de l’aviation, du transport maritime et des médias.
« Aujourd’hui, nous ne fusionnons pas seulement deux entreprises : nous créons une entreprise plus forte, tournée vers l’avenir. Dans ce nouveau chapitre, nous réunissons un puissant mélange de talents, d’infrastructures réseau, de spectres, d’innovations et de relations mondiales qui nous permettront de fournir une connectivité de nouvelle génération et des services spatiaux de manière plus intelligente et plus rapide », souligne Adel Al-Saleh, Pdg de SES.

© SES
Cette transaction est par ailleurs censé renforcer les bases financières de SES, avec un chiffre d’affaires combiné pro forma de 3,7 milliards d’euros, qui devrait croître à un TCAC compris entre 1 et 5 % sur la période 2024-2028, tandis que l’Ebita ajusté pro forma de la société combinée, à hauteur de 1,8 milliard d’euros, devrait croître au même rythme, synergies comprises, et devrait générer plus d’un milliard d’euros de flux de trésorerie disponible ajusté d’ici 2027-2028, c’est-à-dire avant IRIS2, le programme lancé en décembre 2024 par l’UE pour concurrencer Starlink. Ce profil financier s’appuie par ailleurs sur un carnet de commandes combiné de plus de 8 milliards d’euros.
SES entend maintenir un investissement important, avec des dépenses d’investissement annuelles moyennes comprises entre 600 à 650 millions d’euros sur la période 2025-2028, hors programme IRIS2. De quoi permettre à l’entreprise de renforcer son réseau et d’explorer les marchés émergents en croissance, notamment l’IoT, les communications directes vers les appareils, le relais de données inter-satellites, la connaissance de la situation spatiale et la distribution de clés quantiques.
Grâce à l’intégration des deux entreprises, SES prévoit de générer des synergies d’une valeur actuelle nette totale de 2,4 milliards d’euros, soit un rendement annuel d’environ 370 millions d’euros. 70% de ces gains d’efficacité devraient être réalisés dans les trois ans à venir. Les économies proviendront principalement de la rationalisation des opérations, de l’optimisation des coûts de capacité et de l’efficacité des achats, ainsi que de l’intégration stratégique des flottes de satellites et des infrastructures terrestres.
SES conserve son siège social au Luxembourg (la société est cotée à Paris et à Luxembourg), tout en maintenant une présence significative aux États-Unis avec son siège social nord-américain basé à McLean, en Virginie.