Connectivité sécurisée : l’Europe confirme le lancement d’une constellation de satellites de 2,4 milliards d’euros
Le Parlement européen, les États membres de l’Union et la Commission sont parvenus jeudi à un accord sur le programme pour une connectivité sécurisée pour la période 2023-2027, dont le budget s’élèvera à 2,4 milliards d’euros. Le programme vise à déployer une constellation de satellites de l’UE, appelée «IRIS²» (infrastructure de résilience, d’interconnectivité et de sécurité par satellite).
Après le positionnement par satellite et l’observation de la terre, l’Europe disposera désormais d’une infrastructure de connectivité européenne sécurisée.
« Bienvenue à IRIS², la nouvelle infrastructure européenne pour la résilience, l’interconnexion et la sécurité par satellite. C’est historique ! Après Galileo et Copernicus, nous ajoutons une troisième constellation à notre portefeuille européen d’infrastructures spatiales stratégiques. Avec un budget européen de 2,4 milliards d’euros (plus une contribution de l’ESA et des investissements privés à venir), IRIS² établit l’espace comme un vecteur de notre autonomie européenne, un vecteur de connectivité et un vecteur de résilience. Il renforce le rôle de l’Europe en tant que véritable puissance spatiale », s’est félicité Thierry Breton, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.
Le programme de l’Union pour une connectivité sécurisée pour la période 2023-2027, proposé le 15 février 2022, est le troisième programme spatial phare de l’Union après Galileo et Copernicus.
L’objectif du programme consiste à établir un système souverain de connectivité spatiale sécurisée pour la fourniture de services de communication gouvernementaux par satellite sécurisés, autonomes, fiables et d’un bon rapport coût-efficacité aux utilisateurs gouvernementaux, contribuant à la protection des infrastructures critiques, à la surveillance, aux actions extérieures, à la gestion des crises et aux applications qui sont essentielles pour l’économie, l’environnement, la sécurité et la défense. En outre, il permettra au secteur privé de fournir des services commerciaux afin de faciliter, entre autres, la poursuite du développement d’une connectivité à haut débit et sans discontinuité à l’échelle mondiale, en couvrant aussi les zones mortes en matière de communication.
« IRIS² sera une constellation « new space », intégrant le savoir-faire des grandes industries spatiales européennes – mais aussi le dynamisme des start-up européennes, qui construiront 30 % des infrastructures. A la pointe de la technologie, la constellation devrai donner à l’Europe une longueur d’avance, par exemple dans le chiffrement quantique. IRIS² sera également une constellation multi-orbite, capable de créer des synergies avec nos constellations Galileo et Copernicus existantes », commente Thierry Breton.
A l’heure où le fonctionnement de notre économie et de notre sécurité repose de plus en plus sur une connectivité sécurisée et résiliente, l’Europe va ainsi développer une infrastructure de connectivité souveraine, autonome et sécurisée. L’hyperconnectivité numérique et les mutations technologiques entraînent une augmentation sans précédent de la demande de services qui dépendent de technologies de pointe. Les besoins gouvernementaux changent rapidement, et il en va de même pour les solutions de télécommunication par satellite. La connectivité assurée par des satellites en orbite basse permettra également à l’Europe de garantir une connectivité ultra-sécurisée aux forces armées. Le système de télécommunication spatiale sécurisée de l’UE vise à répondre à ces besoins croissants et à offrir un accès garanti sans restriction, en évitant les dépendances à l’égard des pays tiers. Il fera notamment appel aux technologies de communication quantique les plus récentes pour un cryptage sécurisé, en intégrant l’infrastructure européenne de communication quantique (EuroQCI). Il se fondera sur le développement de technologies innovantes et de rupture ainsi que sur l’exploitation de l’écosystème du nouvel espace.
L’accord politique auquel sont parvenus le Parlement européen, le Conseil et la Commission est désormais soumis à l’approbation formelle du Parlement européen et du Conseil.