Enerbee, ThrustMe, MagIA : la médaille de l’innovation 2019 du CNRS récompense des chercheurs-entrepreneurs
Ane Aanesland, Vance Bergeron, Orphée Cugat et Livio de Luca viennent d’être désignés lauréats de la médaille de l’innovation du CNRS 2019. Parmi les lauréats figurent des chercheurs à l’origine de la création de strat-up impliquées dans l’électronique.
Créée en 2011, la médaille de l’innovation du CNRS récompense chaque année des personnalités dont les recherches exceptionnelles ont conduit à des innovations marquantes sur le plan technologique, économique, thérapeutique et sociétal.
Formée à l’université de Tromsø (Norvège), Ane Aanesland est chercheuse au Laboratoire de physique des plasmas du C.N.R.S. (C.N.R.S./Ecole polytechnique/Observatoire de Paris/Université Paris-Sud/Sorbonne Université) et p-dg de ThrustMe, start-up spécialisée dans la propulsion des satellites miniaturisés qu’elle a fondée en 2017, avec son collègue Dmytro Rafalskyi. Cette start-up développe des innovations majeures pour réduire la taille des satellites. Représentant seulement 1% de la taille et 10% du prix d’un satellite traditionnel, les petits satellites révolutionnent l’industrie du spatial en rendant possible l’accès à l’Internet haut-débit pour tous, en améliorant les prévisions météorologiques et la surveillance en temps réel de la planète entière. ThrustMe a également développé un système de propulsion miniaturisé, basé sur une technologie unique et brevetée combinant la technologie du moteur ionique avec des techniques utilisées dans l’industrie des semiconducteurs. Les propulseurs ThrustMe représentent ainsi 40% de la taille des moteurs ioniques classiques tout en fournissant une performance supérieure. Thrustme a été lauréat Grand prix du concours i-Lab du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en 2017.
Formé comme ingénieur généraliste aux Arts et Métiers, chercheur C.N.R.S. au Laboratoire de génie électrique de Grenoble (C.N.R.S./Grenoble I.N.P./Université Grenoble Alpes), Orphée Cugat explore le magnétisme dans les milli- et microsystèmes et invente des systèmes magnétiques exploitant la miniaturisation croissante des technologies. À Grenoble, son équipe travaille sur le développement de moteurs et générateurs sub-miniatures et le développement des dispositifs originaux en lévitation et de leurs des applications destinées aux technologies médicales. Ces travaux ont permis la création de la start-up Enerbee, où une bouche d’aération connectée récupère assez d’énergie lors de sa rotation pour alimenter des capteurs intégrés de qualité de l’air, ainsi que de la start-up MagIA offre des diagnostics en quinze minutes. L‘instrument, plus petit qu’un téléphone de bureau, se contente d’une goutte de sang pour détecter et quantifier simultanément les hépatites B et C ou encore le VIH.
Titulaire d’une thèse en chimie de l’université californienne de Berkeley et physicien du C.N.R.S. au Laboratoire de physique de l’E.N.S. de Lyon (C.N.R.S./E.N.S. de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1), Vance Bergeron est devenu tétraplégique et privé de l’usage de ses mains à la suite d’un accident et se consacre depuis au développement de solutions pour améliorer la qualité de vie des paralysés. Il consacre ses recherches à la stimulation électrique fonctionnelle, qui remobilise les membres paralysés grâce à de faibles impulsions électriques et est soutenu dans ses recherches par le C.N.R.S., les Hospices civils de Lyon et l’association Advanced Neurorehabiliation Therapies and Sport (ANTS) qu’il a co-fondée. Vance Bergeron a également créé la start-up Circles qui développe des vélos et rameurs à électrostimulation, destinés à des centres de réadaptation fonctionnelle et à des salles de sport dédiées aux personnes en situation de handicap moteur.
De formation initiale en architecture, puis diplômé des Arts et Métiers et en informatique, Livio de Luca se définit comme un chercheur en numérisation du patrimoine. Directeur du laboratoire Modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine (C.N.R.S./Ministère de la Culture), ce chercheur du C.N.R.S. a débuté ses travaux au sein du programme 3D-Monuments du ministère de la Culture, en introduisant des méthodes expérimentales de représentation d’édifices historiques comme le Petit Trianon ou le château Comtal à Carcassonne. Ses travaux ont permis le développement de Nubes, un système d’information 3D pour l’étude historique et l’analyse de l’état de conservation d’édifices. Livio de Luca a également accompagné l’émergence de la start-up Mercurio, spécialisée dans les solutions modulaires pour la numérisation 3D des collections des musées. Livio de Luca coordonne désormais le groupe de travail du CNRS sur les données numériques relatives à Notre-Dame de Paris.
Ane Aanesland, Vance Bergeron, Orphée Cugat et Livio de Luca recevront leur prix le 12 décembre prochain lors d’une cérémonie à Paris.
Pour en savoir plus, un article du CNRS le Journal « un carré d’as pour l’innovation ».