IDC prévoit une baisse de 2,3% du marché des semiconducteurs en 2016
IDC rejoint le pessimisme ambiant concernant la conjoncture en semiconducteurs. A l’instar d’IHS qui prévoit un cycle de trois ans de recul des ventes ou de croissance très faible et de Gartner qui table sur un recul de 0,6% cette année, après une baisse de 2,3% en 2015, le cabinet d’études IDC prévoit, quant à lui, que le marché mondial des semiconducteurs reculera de 2,3% en 2016, à 324 milliards de dollars. A plus long terme, la croissance annuelle moyenne ne dépasserait pas 1,9% entre 2015 et 2020, année où la consommation de puces atteindra alors 364 milliards de dollars.
Une pause dans la croissance économique en Chine et sur les marchés émergents, ainsi qu’un affaiblissement de la demande aux Etats-Unis seront les principales causes de ce repli, explique le cabinet d’études. En particulier, la baisse de la demande du grand public pour les PC et la surcapacité de production dans les mémoires va pénaliser leurs prix jusqu’au troisième trimestre, conduisant à une baisse du marché des Drams et des flash NAND de respectivement 20% et 10%. Si l’on exclut le marché des mémoires, la consommation mondiale de semiconducteurs devrait en fait croître de 1,7% cette année.
Pratiquement aucun grand secteur d’activités sauf l’automobile n’est épargné par la funeste prévision d’IDC. Dans l’informatique les ventes de semiconducteurs devraient reculer de 6,2% cette année et, en moyenne de 0,9% par an entre 2015 et 2020. Pour les communications mobiles, le recul devrait atteindre 4,4% en 2016. Ce secteur dans son ensemble ne devrait connaître aucune croissance d’ici 2020. Les ventes de semiconducteurs pour téléphones mobiles 4G LTE devraient encore croître de 8% en 2016 (à comparer à+52,5% en 2015) et de 6,3% par an en moyenne entre 2015 et 2020. Dans les communications filaires, la croissance devrait atteindre 1% cette année, grâce à la demande d’équipements de sécurité.
L’an passé le marché des semiconducteurs pour l’électronique grand public a chuté de 11%, à 46,1 milliards de dollars, à cause d’une demande anémique et des baisses des prix sur les marchés des tablettes et des téléviseurs, tandis que la croissance était au rendez-vous pour le résidentiel connecté, les produits wearables, les décodeurs TV et les consoles de jeu. IDC table, malgré tout, sur une croissance annuelle moyenne de 6% sur la période 2015-2016, du fait de l’essor de la consommation de puces pour les applications IoT et de l’avènement de la 4K dans les téléviseurs.
Les semiconducteurs pour l’automobile représentent en fait le secteur le plus prometteur : +8% par an en moyenne entre 2015 et 2020, soit quatre fois la croissance prévue pour l’ensemble du marché des semiconducteurs. L’électromobilité, la connectivité, l’info-divertissement et l’aide automatisée à la conduite (systèmes ADAS) constituent les grandes tendances sur ce secteur qui compte peu de fournisseurs (les 10 premiers fabricants de puces pour l’automobile concentrent 64% du marché) et qui devrait encore se consolider à l’avenir, selon IDC.