Intel s’engage sur un programme de réduction des coûts de 3 milliards pour 2023
Intel a annoncé des résultats trimestriels en nette dégradation qui le conduisent en engager un vaste programme de réduction des coûts. Cette année son chiffre d’affaires ne dépassera pas 63 à 64 milliards de dollars, alors qu’Intel tablait encore sur 76 milliards de dollars au printemps.
La conjoncture a durement touché les résultats d’Intel au 3e trimestre. L’Américain a enregistré un chiffre d’affaires de 15,3 milliards de dollars, en chute de 20% par rapport au 3e trimestre 2021, pour un bénéfice net de 1 milliards, qui s’effondre de 85% par rapport aux 6,8 milliards du 3e trimestre de l’exercice précédent.
Imperturbable, Pat Gelsinger, CEO d’Intel, a commenté : « Malgré la détérioration des conditions économiques, nous avons obtenu des résultats solides et réalisé des progrès significatifs dans l’exécution de nos produits et processus au cours du trimestre ». Mais d’ajouter : « Pour nous positionner pour ce cycle économique, nous abordons de manière agressive les coûts et optimisons l’efficacité dans l’ensemble de l’entreprise afin d’accélérer notre volant d’inertie IDM 2.0 pour l’avenir numérique ».
Ce trou d’air conduit en effet le géant américain à entreprendre un vaste programme de réduction des coûts. Déjà 664 millions de dollars de frais de restructuration ont été comptabilisés dans les résultats du troisième trimestre. L’entreprise se concentre désormais sur 3 milliards de dollars de réductions de coûts en 2023. Ce plan devrait se durcir passant de 8 à 10 milliards de dollars de réductions de coûts annualisées et de gains d’efficacité d’ici la fin de 2025, affirme Intel. Aucun détail n’a été donné sur ce plan de restructuration, mais les fuites dans la presse américaine faisant état d’une forte réduction de l’effectif font sens.
Invoquant des ventes macroéconomiques contraires persistants, Intel révise à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires annuel à entre 63 et 64 milliards de dollars, alors qu’il tablait encore sur 76 milliards à la fin du 1er trimestre.
Dans le détail, la division PC (CGC pour Client Computing Group) a vu ses ventes trimestrielles chuter de 17% par rapport au 3e trimestre 2021, à 8,1 milliards de dollars. Intel l’explique par une baisse de la demande de PC grand public et pour l’éducation et par la réduction des stocks de composants détenus par les fabricants OEM. Plus surprenante est la chute de 27% des ventes de la division centres de données (DCAI pour Datacenter and AI Group) à 4,2 milliards. Intel l’explique par une baisse de la demande de serveurs et la réduction des stocks chez les clients. La division réseaux (NEX pour Network and Edge Group) affiche des ventes en hausse de 14%, à 2,3 milliards de dollars. La division produits graphiques et d’accélération (AXG pour Accelerated Computing Systems and Graphics Group) affiche des ventes en hausse de 8%, à 185 M$. Mobileye (voiture autonome), qu’Intel vient d’introduire en bourse, a vu ses ventes trimestrielles progresser de 38%, à 450 M$. Enfin, l’activité fonderie a vu ses ventes reculer de 2% à 171 M$. Pas de quoi pavoiser pour Intel qui veut généraliser à l’avenir son modèle de fonderie 2.0 à ses opérations de production en interne, qui seraient ainsi considérées au même titre qu’un client externe de prestations de fonderie. « Alors que nous inaugurons la prochaine phase d’IDM 2.0, nous nous concentrons sur l’adoption d’un modèle de fonderie interne pour permettre à notre groupe de fabrication et à nos unités commerciales d’être plus agiles, de prendre de meilleures décisions et d’établir une structure de coûts de leadership », a déclaré David Zinsner, CFO d’Intel.
Au passage, Intel indique que ses investissements annuels représenteront 21 milliards de dollars cette année.
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