Le baromètre de l’électronique française se redresse
Au cours du premier trimestre 2025, l’indice d’Acsiel Alliance Électronique lié, d’une part, aux ventes de composants électroniques et de consommables, et, d’autre part, aux ventes d’équipements de test et de production, a montré les signes d’une reprise qui reste fragile.
Acsiel Alliance Électronique a publié cette semaine son baromètre de l’électronique française pour le premier trimestre 2025. Rappelons que depuis 2017, ce baromètre réalisé par le Collège Equipements & Services et Test & Mesures d’Acsiel, agrège les ventes trimestrielles de la filière électronique en France au travers de deux indices : un premier lié aux ventes de composants électroniques (semiconducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique) et de consommables (crèmes à braser, flux, accessoires), et un second se référant aux ventes d’appareils de test et de mesure électroniques et d’équipements de production de cartes électroniques.
L’indice composants et consommables d’Acsiel a enfin affiché une bonne nouvelle au premier trimestre 2025 avec un redressement de sa courbe (voir illustration ci-dessous). L’indice grimpe ainsi de 8% en variation séquentielle, après trois trimestres consécutifs de baisse. Toutefois, en glissement annuel, l’évolution au premier trimestre reste négative (-8%).
© Acsiel Alliance Électronique
Le retournement observé au premier trimestre est, pour une bonne part, dû à la croissance des ventes de semiconducteurs destinés à la distribution et aux clients du secteur automobile, note Acsiel, qui précise que tous les éléments de cet indice composite ont bénéficié d’une conjoncture favorable avec des résultats en croissance ou au moins stables.
Le syndicat professionnel évoque les vents porteurs dont bénéficie l’aéronautique européenne, avec des retombées nettement positives pour l’ensemble de l’industrie électronique. Le secteur de la défense est, lui aussi, structurellement en forte expansion, bien qu’une baisse des commandes ait été observée, en particulier dans les semiconducteurs, en liaison avec des problèmes de financement.
Autre point positif : les excédents de stocks de composants dans toute la chaîne de valeur, qui ont fait chuter l’indice en 2024, ont été en grande partie liquidés, comme en témoigne la croissance des ventes de semiconducteurs à la distribution, qui illustre bien l’assainissement de la situation. Ce qui fait dire à Acsiel que la demande finale de composants tend à se réaligner progressivement sur la croissance de la production chez les équipementiers.
Le syndicat professionnel rapporte que certains fabricants de composants électroniques disent avoir touché le point bas dès l’été 2024, quand d’autres évoquent plutôt la fin de l’année. Mais d’une façon générale, l’impression qui domine est que l’on est désormais entré dans une phase de reprise, selon Acsiel, soulignant notamment le fait que des projets qui avaient été gelés entre 2022 et 2024 sont relancés. L’environnement européen donne aussi des signes d’amélioration, en particulier en Europe du Nord et en Espagne, même si l’Allemagne reste à la traîne.
Acsiel estime ainsi qu’un retour à une croissance modérée est aujourd’hui le scénario privilégié par les acteurs de la filière. Cette reprise reste néanmoins fragile compte tenu des incertitudes qui découlent d’un environnement international instable.
Du côté des équipements de test et de mesure et des machines de production (biens d’investissement pour l’industrie électronique), l’indice a chuté de 24% au premier trimestre 2025, une baisse peu ou prou conforme à la saisonnalité pour ce type d’équipements industriels. En revanche, en glissement annuel, l’indice a progressé de 4%, ce qui constitue une amélioration par rapport au quatrième trimestre 2024 où l’indice avait baissé de 5% sur un an.
© Acsiel Alliance Électronique
Les secteurs de la défense, de l’aéronautique et de l’aérospatiale sont considérés comme porteurs partout en Europe et le ferroviaire connaît beaucoup de développements, tandis que l’automobile et l’industriel sont en pause, constate Acsiel, qui déplore une visibilité qui fait parfois défaut car les prises de commandes tendent à se faire au dernier moment.
L’activité est également soutenue dans le secteur de l’éducation en liaison avec les bacs pro et les BTS, un point particulièrement encourageant pour Acsiel car ce sont les futurs techniciens de l’industrie électronique qui sont formés, alors que le secteur fait toujours face à de grandes difficultés de recrutement, qui constituent un frein à la croissance. L’organisation professionnelle s’inquiète notamment d’une pénurie de développeurs qu’une politique plus restrictive en matière d’immigration risquerait d’aggraver, alors que de nombreux candidats viennent de l’étranger.
