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Le Sycabel quantifie l’impact carbone des câbles optiques : avantage à la France !

Le Sycabel quantifie l’impact carbone des câbles optiques : avantage à la France !

En proie à une forte concurrence non européenne sur le marché des câbles à fibres optiques, les membres du Sycabel ont fait une étude poussée de l’impact carbone de ces câbles en fonction de leur provenance. Le résultat est sans appel.

Généralement, les industriels français et européens mettent en avant la qualité de leurs produits pour convaincre leurs clients d’opter pour leurs solutions, plutôt que de se tourner vers des fournisseurs chinois ou indiens. Un autre argument commence également à toucher les acheteurs, celui de l’impact carbone des produits, censé être moins important dans le cadre d’une production locale.

Mais qu’en est-il exactement ? Les industriels du Sycabel, le syndicat français des câbles, s’est penché sur la question pour les équipements de télécommunication. Produire ce type d’équipements en Chine ou en Inde, est-ce si impactant pour l’empreinte carbone du numérique ? Afin de répondre à cette question, les entreprises du Sycabel, qui sont au cœur des infrastructures des réseaux de télécommunication en étant impliquées dans la production de câbles optiques, de fibres optiques et de matériels de raccordement et de terminaison (armoires, boîtiers, cordons), ont fait le point sur l’impact carbone des câbles optiques et, plus particulièrement, sur les productions délocalisées comparées au modèle français.

Analyse du cycle de vie des câbles optiques

Pour réaliser une mesure neutre et fiable de l’impact environnemental de leurs produits, et notamment des câbles optiques, les câbliers français ont recours à un outil clair, complet et normé, à savoir les Déclarations Environnementales Produits (DEP) qui se basent sur les résultats d’une Analyse du Cycle de Vie (ACV, normes ISO14040 / ISO14044). Cet outil démontre que les lieux de production influent significativement sur l’impact carbone global des équipements installés dans les infrastructures numériques et, notamment, les câbles à fibres optiques.

Cette carte d’identité environnementale d’un équipement est établie à partir d’une analyse multi-critères prenant en compte toutes les étapes de vie du produit, de l’extraction des matières premières à sa production, jusqu’à sa fin de vie, sans oublier les transports et l’usage même du produit, explique le Sycabel.

Plusieurs dizaines d’indicateurs différents découlent de cette approche, dont l’indicateur principal de réchauffement climatique (GWP, Global Warming Potential), aussi appelé « l’impact carbone » d’un produit exprimé en gCO2-eq par mètre de câble. Cet indicateur comptabilise les émissions des gaz contribuant à l’effet de serre tout au long de la vie du produit.

Les données ainsi obtenues sont calculées rigoureusement et aisément comparables pour l’utilisateur. Il existe plusieurs types de Déclarations Environnementales Produits. Celles de type III [ISO14025] doivent être certifiées par un tiers indépendant. Et c’est bien ce que les acteurs de la filière « Réseaux Privés » doivent être en mesure de fournir, indique le Sycabel. En effet, la récente réglementation environnementale RE2020, qui a pour ambition de diminuer l’impact carbone des bâtiments, impose, lors de la conception d’une nouvelle construction, de quantifier l’impact carbone du projet en se basant sur l’ACV des produits qui seront mis en œuvre.

Répartition des émissions de gaz à effet de serre dans le cycle de vie

Si les éléments passifs des réseaux ne sont pas des émetteurs directs de gaz à effet de serre, les émissions des câbles à fibres optiques sont notamment dues à l’extraction des matériaux de base, à la transformation des ressources (plastiques, verre, etc.) ou encore à l’énergie consommée par les outils de production, précise le Sycabel.

© Sycabel

L’analyse par l’organisation professionnelle de l’impact carbone des câbles optiques classiques à 36 fibres utilisés pour raccorder les armoires de fibres optiques, permet de constater qu’environ 85% sont liés à la partie fabrication, tandis que les 15% restants sont répartis entre les phases de distribution (transport), installation, utilisation et fin de vie (voir schéma ci-dessus). La part liée à la fabrication variant selon les sources d’énergie utilisées lors de la production de la fibre et du câble, et en tout premier lieu selon l’intensité carbone de l’électricité qui est la source d’énergie majoritairement utilisée par les câbliers, le premier levier pour minimiser l’impact environnemental d’un câble réside donc dans le mix énergétique du lieu de production (charbon, gaz, nucléaire, EnR), constate le Sycabel.

Toujours en prenant l’exemple de câbles optiques classiques de 36 fibres, le Sycabel poursuit sa démonstration en effectuant un comparatif entre un lieu de production basé en France ou en Belgique, en Chine, en Inde ou aux États-Unis, en tenant compte de tous ces éléments. Cela pour arriver à la conclusion que, pour un même produit, le choix du fournisseur et de son lieu de fabrication peut impacter jusqu’à 399 gCO2-eq supplémentaires, soit quasiment un doublement de l’empreinte carbone par rapport à une production en France ou en Belgique.

Les données chiffrées calculées par le Sycabel font ainsi état d’un impact carbone augmenté de 30 % pour une production américaine, de 48 % pour une production chinoise et de 85 % pour une production indienne (voir graphique ci-dessous). Et concernant la provenance des produits installés dans nos territoires, le syndical estime que l’impact du transport (distribution) est multiplié par un facteur 7 entre un câble produit en France ou en Belgique et un autre importé de Chine ou d’Inde.

© Sycabel

Leviers pour minimiser l’empreinte carbone des câbles optiques

Pour le Sycabel, la mesure de l’impact environnemental des produits déployés dans les réseaux de télécommunication est la première étape d’une démarche environnementale globale qui permet d’évaluer finement les leviers sur lesquels il est possible d’agir et d’innover pour réduire l’impact carbone des produits et solutions fournis.

« Il est fondamental de prendre en compte le mix énergétique des pays de production. Quel que soit son usage, réseaux télécoms ou réseaux privés, il est donc préférable de choisir un câble produit dans un pays présentant un mix énergétique peu carboné, tel que la France ou la Belgique. C’est pourquoi, il est désormais impératif de généraliser la demande de Déclarations Environnementales Produits (DEP). C’est une demande sans surcoût pour les déploiements et qui permet de donner la préférence à des produits moins impactants sur l’environnement en se basant sur des éléments factuels et certifiés », précise le Sycabel.

D’autres leviers existent, notamment des innovations permettant de proposer des designs plus adaptés, de simplifier les modes de déploiement, d’augmenter la durée de vie des câbles ou encore d’intégrer des matériaux biosourcés dans les gaines. Les membres du Sycabel sont d’ailleurs engagés dans une démarche continue d’éco-conception afin de trouver les meilleures solutions, que ce soit au niveau du choix des matériaux et de leur provenance, du design des produits, des process de production, du conditionnement ou encore de la chaîne logistique de distribution.

Enfin, le syndical professionnel recommande la généralisation de bonnes pratiques à l’échelle européenne. La France, pour sa part, dispose d’un réseau FttH fortement mutualisé dont l’impact environnemental est nettement inférieur à celui des pays ayant mis leurs opérateurs en concurrence au niveau des réseaux et non des services.

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