Nouvelle étape franchie pour le train autonome en vue de maîtriser l’autonomie complète en 2023
Deux ans et demi après le lancement d’un consortium dédié au développement d’un prototype de train TER autonome, SNCF et ses partenaires Alstom, Bosch, Spirops, Thales et l’Institut de Recherche Technologique Railenium font circuler leur train d’essai.
En début d’année, une rame TER Regio 2N a été spécialement modifiée et équipée par l’usine Alstom de Crespin (anciennement Bombardier) afin de réaliser des essais. Différents capteurs, caméras, radars, lidars (détection laser) ont été installés afin de récolter des données indispensables au projet. Des premiers essais ont eu lieu pendant une semaine, début mars, entre Aulnoye et Busigny (59) et entre Busigny et Calais (62). La rame prototype TER Regio 2N circulait sur une voie commerciale avec, à bord, les ingénieurs et techniciens du projet.
Ces essais ont notamment permis de tester les systèmes de perception et de reconnaissance des signaux situés le long de la voie, ainsi que le dispositif de géolocalisation notamment par satellite, permettant de connaitre précisément la position du train.
Lors de cette première phase d’essai, les capteurs et équipements de ces nouveaux systèmes spécialement installés sur la rame étaient activés afin d’étudier leur fonctionnement mais n’intervenaient pas sur la circulation du train. À l’issue de cette semaine d’essai, des tests ont eu lieu au sein du Centre d’Essai Ferroviaire (CEF) de Petite-Forêt, près de Valenciennes, afin de tester le système de conduite du train autonome permettant d’automatiser l’accélération et le freinage.
Une seconde phase d’essai en cours pour maîtriser la semi-autonomie
Du 17 au 21 mai, à la suite des tests effectués au sein du CEF, une seconde série d’essais est organisée pour mettre au point le système de conduite, sur cette même rame prototype. Ces nouveaux essais ont lieu sur le réseau ferré national à Busigny dans le département du Nord. Ils permettront d’aboutir, dans les prochains mois, à la circulation en semi-autonomie en phase d’essai.
La conduite semi-autonome permet l’automatisation de l’accélération et du freinage du train, supervisée par un conducteur. Ces essais constituent une étape clé vers l’objectif final fixé par le consortium : maîtriser l’autonomie complète en 2023.
Déterminants pour le train autonome, les enjeux de cybersécurité ont été pris en compte dès le début du projet. Les partenaires du projet travaillent étroitement avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), l’autorité nationale en matière de cybersécurité.
Cette rame TER Regio 2N sera utilisée au cours des deux prochaines années comme rame prototype du train autonome voyageurs. Parallèlement, un travail est mené en laboratoire sur des simulateurs d’essai chez tous les partenaires du consortium, afin d’affiner des parcours du train d’essai et d’améliorer la mise au point du système automatisé.
« C’est une belle étape que vient de franchir, avec succès, notre projet. Un pas de plus est fait vers la maitrise de l’autonomie ferroviaire. Avec nos travaux de recherche et nos essais, nous faisons progresser le ferroviaire et préparons son développement futur », a déclaré Pierre Izard, directeur technologies, innovation, projets groupes du groupe SNCF
« En apportant ses compétences dans les domaines de l’Intelligence Artificielle, du BIM (maquette numérique), de la modélisation numérique et de la sûreté de fonctionnement, Railenium, l’IRT de la filière ferroviaire, se réjouit du travail des équipes multi-partenariales qui relèvent les défis technologiques et scientifiques de ce projet d’avenir », ajoute Eric Tregoat, directeur général de Railenium
« Alstom est particulièrement fière d’avoir contribué à franchir une nouvelle étape de la conduite autonome en France, après la première circulation d’un train de fret semi-autonome sur le réseau ferré national en octobre dernier. Avec une expérience de plus de 50 ans Alstom s’est vu offrir, avec ce projet de train autonome service voyageurs, une nouvelle opportunité majeure de valoriser ses compétences et ses innovations dans le domaine des automatismes ferroviaires et du transport autonome », commente Jean-Baptiste Eyméoud, président d’Alstom France
« Nous sommes satisfaits de voir ce programme innovant devenir réalité après deux ans et demi de travail du consortium. La réussite de ces essais confirme la pertinence des technologies développées pour le véhicule autonome appliquées au domaine ferroviaire. Le groupe Bosch, au travers de son équipe Bosch Engineering en France, est fier de contribuer à ce programme de recherche qui prépare le futur de la mobilité ferroviaire », renchérit Heiko Carrie, président de Robert Bosch France
« C’est un honneur pour SpirOps de mettre son expertise en IA au service de cette aventure collaborative. Ce projet est un formidable laboratoire pour améliorer l’expérience à bord et développer l’autonomie des futurs trains », déclareJérôme Hoibian, CTO SpirOps
« Acteur majeur en signalisation ferroviaire et précurseur mondial des systèmes pour les métros automatiques, Thales est partenaire du programme Train Autonome de SNCF depuis le premier jour, avec les projets TeleConduite Rail et Service Voyageurs. Ce projet s’appuie sur les dernières innovations de Thales dans le domaine de l’intelligence artificielle à bord des plateformes comme les trains, où la sécurité est critique, et illustre sa maîtrise dans les technologies clés du digital comme l’IA ou la cybersécurité », explique Millar Crawford, Directeur Général adjoint Systèmes de transport terrestre Thales.