Biopiles : BeFC entame sa phase industrielle avec une levée de 16 M€
Trois ans après sa création, la start-up grenobloise BeFC annonce avoir levé un tour de financement de série A de 16 millions d’euros, lui permettant d’industrialiser sa technologie d’une source d’énergie durable à base de papier et d’enzymes, qui se veut une alternative innovante aux batteries miniatures actuelles. Son objectif : atteindre d’ici la fin de 2024 une capacité de production de 1 million de biopiles par jour.
BeFC a développé une biopile à combustible durable à base de papier, ultra-mince et flexible et une microélectronique respectueuse de l’environnement. Inspirée des technologies implantables, sa technologie de base s’articule autour de l’utilisation de biocatalyseurs pour convertir les biocarburants naturels (glucose et oxygène) en électricité. Les biopiles peuvent même être activées avec des fluides environnementaux ou biologiques, notamment la sueur, le sang et l’urine. De plus, BeFC développe une étiquette électronique active à capteur capable de collecter différentes données (température, humidité, etc.) et de les transmettre sans fil en utilisant plusieurs protocoles différents (NFC, BLE, Sigfox…).
Implanté dans l’écosystème deeptech français de Grenoble, BeFC s’est concentré ces deux dernières années sur l’industrialisation de sa technologie de base. En passant à un système à base d’encre pour tirer parti des technologies d’impression à haut débit, l’objectif est d’atteindre d’ici la fin de 2024 une capacité de production de 1 million de biopiles par jour. Depuis sa constitution en mai 2020, BeFC a signé plus de 10 accords de développement conjoint (JDA) avec divers leaders de segments de marché. La start-up met en avant les bénéfices clients de son produit : forme, taille et performances personnalisables ; réduction des coûts, de l’impact environnemental et de la complexité ; un facteur de forme mince et flexible ; aucun risque d’auto-inflammation ; réduction des coûts de recyclage ou d’élimination.
Suite au tour d’amorçage de 3 M€ réalisé en 2020 (voir notre article), avec un soutien financier de Bpifrance et de l’Ademe, BeFC a pu construire une installation de production pilote en France, renforcer son portefeuille de propriété intellectuelle avec plus de 30 brevets (multiplié par 5), accroître son effectif et démontrer des cas d’utilisation dans divers marchés verticaux. Aujourd’hui, avec une équipe de 45 personnes, ce tour de table de série A doit permettre à BeFC d’industrialiser sa biopile à faible coût et à faible impact environnemental en consolidant sa stratégie et en poursuivant sa trajectoire de croissance vers la production de masse, avec l’objectif de déployer la technologie à l’échelle internationale en Amérique du Nord et en Asie.
Ce dernier tour de financement a impliqué Otium Capital en tant que nouvel investisseur principal, suivi d’un engagement continu d’investisseurs historiques tels que Demeter, BNP Paribas Développement et Supernova Invest.
« Ce tour de financement important est essentiel pour que BeFC franchisse la prochaine étape vers l’industrialisation. Nous sommes reconnaissants d’avoir de solides investisseurs commerciaux et techniques dans notre investisseur principal Otium Capital ainsi que le soutien continu de Demeter, BNP Paribas Développement et Supernova Invest », souligne Jules Hammond, p-dg et cofondateur de BeFC.
« L’innovation de BeFC est prête à relever les défis des batteries à usage unique. Les réalisations remarquables de l’équipe à ce jour s’alignent parfaitement avec notre ADN pour soutenir les entrepreneurs visionnaires à l’origine d’un changement transformateur », s’enthousiasme Pierre Menard, associé chez Otium Capital.