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La France souhaite un deuxième programme européen dans l’électronique

La France souhaite un deuxième programme européen dans l’électronique

A l’issue d’une réunion de travail lundi matin avec Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, a souhaité le renforcement de la politique industrielle européenne et notamment la création d’un deuxième Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) dans l’électronique.

Le ministre a fait le constat, partagé avec Thierry Breton, d’une dépendance « excessive et inacceptable » en matière de composants électroniques vis-à-vis de l’Asie. « Elle nous rend vulnérable. Elle fragilise nos chaînes de production puisqu’aujourd’hui, dans l’industrie automobile, ce sont des dizaines de milliers de voitures qui ne sont pas produites, faute de composants électroniques. Derrière, ce sont des dizaines de milliers d’heures de travail qui sont perdues pour nos salariés, nos ouvriers et notre industrie », a déclaré Bruno Le Maire.

C’est pourquoi la France veut accélérer la mise en place d’une filière européenne de composants électroniques. « Nous voulons que soit adopté dès cette année un deuxième projet important d’intérêt européen commun sur les composants électroniques après le premier qui portait sur la nanoélectronique. Il doit avoir une ambition plus large que le premier. Il doit couvrir tout le champ de l’électronique, y compris la connectivité. Il doit s’appuyer sur des projets industriels qui devront être identifiés dans tous les pays européens partenaires », a poursuivi le ministre.

S’agissant de la France, Bruno Le Maire indique avoir déjà, sur ces composants électroniques identifiés, 18 projets qui seraient éligibles à ce PIIEC. Et le ministre de citer l’exemple de Lacroix Electronics, dont il inauguré la semaine dernière le lancement de la construction de l’usine 4.0. dans le Maine-et-Loire (voir notre article). C’est l’un de ces 18 projets déjà identifiés qui pourraient bénéficier du projet d’intérêt collectif européen.

« S’agissant des pénuries actuelles, nous avons voulu dès maintenant travailler avec la filière électronique et la filière automobile pour avoir une meilleure allocation des composants qui puissent subvenir aux besoins de l’industrie automobile », a poursuivi le ministre. Bruno Le Maire doit rencontrer aujourd’hui son homologue allemand Peter Altmaier, pour échanger sur ce sujet. « J’aurai un échange avec le ministre de l’Economie allemand, Peter Altmaier, pour faire de nouvelles propositions en matière de stratégie industrielle et nous soumettrons ces propositions à la Commission européenne et à nos partenaires européens », a déclaré le ministre.

Enfin, toujours sur les composants électroniques, le ministre souhaite non seulement bâtir une filière industrielle européenne indépendante sur la base d’un PIIEC, répondre à l’urgence immédiate pour l’industrie automobile, mais également, -c’est le troisième enjeu-, veiller à éviter les rachats d’entreprises stratégiques européennes par des concurrents étrangers. On pense aux rachats en cours annoncés de Arm par Nvidia, Siltronic par Globalwafers ou tout dernièrement de Dialog Semiconductor par Renesas.

« Nous voulons éviter que des entreprises stratégiques européennes dans le domaine des composants électroniques ne tombent dans des mains étrangères, parce que cela n’aurait pas grand sens de vouloir à la fois bâtir une indépendance stratégique d’un côté et puis de l’autre, laisser partir des fleurons industriels des composants électroniques vers des entreprises étrangères. Nous avons évoqué ce point avec Thierry Breton. Nous serons très vigilants sur le maintien de l’indépendance de ces entreprises », a martelé Bruno Le Maire.

Y’a plus qu’à …

Voir l’allocution du ministre

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