
Le marché français des semiconducteurs montre des signes encourageants

Acsiel a constaté un retour à la croissance pour le marché français des semiconducteurs au premier trimestre 2025. Du moins en séquentiel. Car, en glissement annuel, le marché est encore orienté à la baisse. Mais certains signes laissent présager une amélioration… qui devrait se faire lentement.
Selon les derniers chiffres d’Acsiel Alliance Electronique publiés ce jour, le marché français des semiconducteurs a renoué avec la croissance au premier trimestre 2025, avec une progression de 7% par rapport au quatrième trimestre 2024, pour atteindre 531 millions d’euros. C’est mieux qu’à l’échelle européenne puisque, sur la même période, la croissance en euros dans l’ensemble du marché européen n’a été que de 0,4%, d’après le WSTS.
En glissement annuel, c’est une autre histoire puisque le retournement conjoncturel amorcé au début de l’année 2023 a continué de peser sur le marché français des semiconducteurs au premier trimestre 2025 avec un recul de 15% sur un an, tandis que l’indice en moyenne annuelle glissante s’est replié de 16% (voir graphique).
Avec une croissance séquentielle de 10% au premier trimestre, les ventes de semiconducteurs en France par le canal de la distribution ont confirmé l’embellie du trimestre précédent (+12%), même si la tendance en glissement annuel reste, elle aussi, négative (-12%).
Les ventes directes au client final ont, pour leur part, affiché une croissance séquentielle de 6%, majoritairement tirée par le secteur automobile (+20%). Les segments industriel et cartes à puce ont aussi contribué à la croissance séquentielle mais dans une moindre mesure. A l’inverse, le segment aéronautique, aérospatial et défense s’est contracté de 20% sur le trimestre.
Au niveau des produits, ce sont les circuits analogiques qui ont tiré la croissance (+16%), en lien avec la progression des ventes dans l’automobile. La logique MOS et les discrets ont eu aussi un impact positif, mais beaucoup plus faible, sur la croissance trimestrielle.
« Les résultats du premier trimestre montrent que la situation évolue comme prévu par les acteurs de l’industrie du semiconducteur réunis au sein d’Acsiel. La chaîne de valeur de l’électronique est en train de retrouver des niveaux d’inventaires plus conformes à la normale. La diminution des stocks a pris du temps mais elle conduit maintenant à un retournement favorable dans l’automobile, l’industriel et la distribution qui sont trois des principaux agrégats du marché français des semiconducteurs. La situation est différente et paradoxale pour l’électronique de défense qui pâtit d’une chute momentanée des commandes alors que les besoins sont immenses. Le secteur de l’aérospatial traverse quant à lui une conjoncture délicate avec la concurrence américaine et dans l’attente de l’émergence de nouveaux projets européens. En revanche, l’aéronautique continue d’afficher une bonne santé », commente le Club Semiconducteurs d’Acsiel Alliance Electronique.
Bien que les conditions semblent réunies pour laisser entrevoir un retour de la croissance, l’organisation professionnelle reste toutefois prudente. « On ne s’attend pas pour autant à un fort retournement de tendance en 2025. L’amélioration devrait se faire en douceur et reste soumise à un certain nombre d’aléas et d’incertitudes économiques et géostratégiques », conclut Acsiel.