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L’objectif de l’European Chips Act est totalement irréaliste, selon le patron d’ASML

L’objectif de l’European Chips Act est totalement irréaliste, selon le patron d’ASML

Peter Wennink, Pdg du groupe néerlandais, estime que l’Europe ne renforce pas ses capacités de production assez rapidement pour atteindre l’objectif fixé par la Commission européenne dans le cadre de l’European Chips Act qui prévoit que 20% des semiconducteurs dans le monde seront produits en Europe à l’horizon 2030.

Tout le monde ne partage pas l’optimisme qui a régné en septembre dernier, lors de l’entrée en vigueur de l’European Chips Act destiné à doper la capacité de production européenne de semiconducteurs.

Lors d’une interview réalisée suite à l’annonce des résultats d’ASML, numéro un mondial des équipements de lithographie pour la fabrication des semiconducteurs, et à quelques mois de son remplacement par Christophe Fouquet, Peter Wennink, l’actuel Pdg du groupe néerlandais, a mis les pieds dans le plat en affirmant que l’objectif de l’European Chips Act de produire 20% des puces mondiales à l’horizon 2030 était « totalement irréaliste » car « l’Europe ne renforce pas ses capacités de production assez rapidement ».

Pour le patron d’ASML, l’Europe joue petit bras, jugeant très insuffisants les 43 milliards d’euros alloués à cet objectif. « Actuellement, la part européenne de la capacité de production mondiale de semiconducteurs est au mieux de 8%, note Peter Wennink. Alors imaginez le nombre d’usines qu’il faudrait construire en Europe d’ici 2030 pour atteindre ces 20%. »

© ASML

Cela d’autant que des programmes de subventions similaires ont également été mis en place par les gouvernements des principales nations productrices de semiconducteurs que sont la Chine, les États-Unis, Taïwan, la Corée du Sud et le Japon.

Pour l’heure, seul TSMC a annoncé son intention de démarrer la construction d’une usine de 10 milliards d’euros à Dresde, en Allemagne, alors qu’Intel prévoit la construction d’une usine 30 Md€ à Magdebourg, toujours en Allemagne, si les subventions européennes sont approuvées.

« C’est bien sûr une bonne chose pour l’industrie automobile européenne, mais ce n’est pas du tout suffisant, surtout quand il s’agit de faire la transition vers le véhicule électrique », renchérit Peter Wennink.

Le Pdg d’ASML a également pointé le manque d’ambition des fabricants européens de semiconducteurs envers le marché chinois. Certes, face aux restrictions imposées par les États-Unis sur les exportations de technologies avancées vers la Chine, les fabricants de puces chinois se tournent vers des technologies plus matures pour fabriquer des semiconducteurs dont beaucoup sont utilisés dans les voitures électriques et les panneaux solaires. Mais les besoins de la Chine en la matière sont colossaux et les capacités des fabricants locaux de semiconducteurs encore limitées. « Les fabricants de puces européens devraient chercher à se développer à la fois en Chine et en Europe, et pas uniquement chez nous, déplore Peter Wennink, estimant que, parmi tous les véhicules électriques produits en Chine, seulement 10 % des puces utilisées proviennent d’usines chinoises.

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