Plan Deeptech : Bpifrance va augmenter les financements de 50% en 2021
En 2020, malgré la crise, Bpifrance a renforcé son soutien aux start-up deeptech, de leur démarrage à leur croissance, et intensifié la coopération entre les acteurs de l’écosystème. Au vu de la dynamique depuis le lancement du Plan en 2019, l’objectif initial d’investir 1,3 milliard d’euros directement et indirectement dans les start-up Deeptech d’ici 2023 est réévalué à 2 milliards (7 milliards avec l’effet de levier) et les financements augmenteront de 50% dès 2021.
Le Plan Deeptech a été lancé en janvier 2019 avec l’ambition de faire de la France un acteur majeur de l’innovation de rupture à l’échelle internationale. Ce plan, doté initialement de 2,5 milliards d’euros sur cinq ans comporte trois volets majeurs : stimuler la création avec un objectif annuel de 500 start-up deeptech créées, mobiliser massivement des moyens pour accompagner la croissance et construire les leaders industriels de demain, et dynamiser les écosystèmes d’innovation sur les territoires et par filières.
« Si l’année écoulée a rebattu de nombreuses cartes, elle a aussi renforcé notre conviction que les technologies de rupture répondent aux principaux enjeux sociétaux de demain. La deeptech sera un levier clé pour assurer une plus grande résilience face aux crises sanitaires, contribuer à la relance par une économie plus verte et accélérer la réindustrialisation. La dynamique de 2020 nous conduit à rehausser nos ambitions de financement et d’investissement », explique Paul-François Fournier, directeur exécutif innovation de Bpifrance.
Les 1700 start-up deeptech françaises sont de plus en plus présentes dans le paysage de l’innovation. Alors qu’elles ne représentent que 10% des start-up françaises elles constituent à elles seules 28% du French Tech 120 et captent plus de 20% montants levés, avec 1,1 milliard d’euros en 2020. Elles sont pourvoyeuses de 15 000 emplois directs, répartis sur l’ensemble du territoire (70% d’entre elles sont installées hors de l’Ile-de-France) et irriguent également les tissus industriels à l’image de la future usine du Grenoblois Aledia, start-up française qui a levé 80 millions d’euros à l’automne 2020 pour industrialiser sa technologie d’écrans microLED (voir notre article).
Grâce au Fond National d’Amorçage (FNA), géré par Bpifrance dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (PIA), l’écosystème d’amorçage deeptech dispose désormais d’un socle solide. Les start-up deeptech représentent ainsi 60% du portefeuille sous-jacent du FNA et 20% d’entre elles concernent les Greentech. Avec un multiple à date de 1,3, les rendements des fonds deeptech souscrits par le FNA sont proches de la moyenne des rendements des autres fonds de son portefeuille.
Le monde de la recherche est également désormais largement mobilisé pour la réussite du plan : 200 start-up deeptech ont été créées en 2020, soit 40% de plus qu’avant le déploiement du Plan, 44% des doctorants considèrent désormais l’entreprenariat comme une option à l’issue de leur thèse. Pour sa première édition sur 2019-2020, le Deeptech Tour a fait escale sur 16 campus et réunis plus de 10 000 participants en présentiel et en digital. Par ailleurs, le concours i-phd qui est venu compléter dès 2019 le continuum des concours d’innovation i-nov et i-lab, est renforcé donnant accès aux 50 lauréats à 2 M€ de financements.
Les acteurs français du transfert de technologie et de l’innovation deeptech se sont structurés avec la création d’une véritable dynamique d’équipe. La première étape de cette collaboration est la co-construction de la plateforme Les Deeptech qui vise à faciliter le parcours des porteurs de projets deeptech.
La gamme de services déjà disponibles, tels que la communauté de start-up ou la mise en relation avec des fonds d’investissement, va s’enrichir au fil des mois avec notamment des formations, la mise à disposition de documents type et de guides pratiques. Dès l’été 2021, un service de recrutement d’associés cofondateurs sera opérationnel pour attirer les talents, y compris internationaux, vers les start-up issues du monde de la recherche, assure BPIFrance.
Conscient que les start-up deeptech sont des acteurs clés face aux enjeux de réindustrialisation du pays, créatrice de valeur et d’emplois durables, mais aussi de la santé et du réchauffement climatique, des actions spécifiques de soutien massif sont déployées en 2021 sur ces trois axes : Greentech, avec notamment la création du fonds Ecotechnologies 2 d’un montant de 300 M€, dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir (PIA) ; santé ; et enfin, industrie du futur, dans l’objectif créer des ponts entre la French Tech et la French Fab et ainsi accélérer le développement de start-up deeptech à vocation industrielle, nécessaires pour dynamiser l’industrie sur tout le territoire.