
Sébastien Lecornu inaugure le plus puissant supercalculateur classifié dédié à l’IA en Europe

Avec ce supercalculateur de défense, la France se dote de la plus importante capacité de calcul classifiée dédiée à l’intelligence artificielle en Europe, afin de pouvoir traiter de manière souveraine des données confidentielles pour le besoin des armées.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a inauguré hier au Fort du Mont-Valérien, à Suresnes (92), le plus puissant supercalculateur classifié dédié à l’IA en Europe, qui permettra à la France de traiter de manière souveraine des données confidentielles pour le besoin de ses armées. Opéré par l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (Amiad), appuyée par le Commissariat au numérique de défense (CND), il sera pleinement opérationnel en novembre prochain.

© Ministère des Armées
Baptisé Asgard, nom emprunté à la mythologie nordique désignant un royaume des dieux entouré d’un mur infranchissable, ce supercalculateur est bâti autour de 1024 processeurs de dernière génération et permet de démultiplier les capacités de calcul pour les technologies d’IA au bénéfice des armées françaises. Il n’est bien sûr pas connecté à Internet et est opéré uniquement par des personnels habilités secret-défense.
Il permettra notamment l’entraînement des algorithmes des grands modèles d’IA dit « de fondation » nécessitant de grandes quantités de données et d’importantes capacités de calcul, par exemple pour le traitement du signal radar ou acoustique. Le supercalculateur sera également au cœur de la création de la première unité militaire robotique de combat, dotée d’une intelligence artificielle collective, dans le cadre du projet Pendragon qui ambitionne de combiner IA et systèmes robotiques hétérogènes pour créer des unités de combat autonomes. Le supercalculateur aura notamment pour mission d’accélérer les travaux de simulation.
Le ministère des Armées rappelle que l’IA est déjà très présente dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie et révolutionne la manière de faire la guerre, qui est aussi aujourd’hui une dialectique des algorithmes. La supériorité opérationnelle passe désormais par la supériorité technologique, gage de puissance et plus largement de souveraineté. C’est pour cette raison que Sébastien Lecornu a lancé, en janvier 2024, la stratégie ministérielle pour l’IA de défense, l’objectif étant de positionner la France parmi les trois premières puissances mondiales dans la course à l’IA de défense.
Cette volonté s’accompagne de moyens, avec 600 millions d’euros prévus par la loi de programmation militaire, dont 200 millions d’euros en 2024 et 2025. « Face à ses compétiteurs, la France ne doit pas prendre de retard. Notre ambition est de prendre les devants dans les applications de l’IA sur le champ de bataille, en vue d’atteindre des résultats au plus haut niveau », a déclaré Sébastien Lecornu.