STMicroelectronics, Thales, Renault, Dassault Systèmes et Atos s’unissent pour créer la « Software République »
Un nouvel écosystème ouvert pour la mobilité intelligente et durable basé sur l’open innovation : tel est l’enjeu de la « Software République » dont la création a été annoncée en fanfare vendredi par les dirigeants de Renault, STMicroelectronics, Thales, Dassault Systèmes et Atos.
Par la mise en commun de leurs expertises complémentaires, ces partenaires envisagent de développer et de commercialiser ensemble des systèmes et logiciels au service d’une offre de mobilité enrichie et durable pour les territoires, les entreprises et les citoyens.
L’intelligence artificielle, la cybersécurité, la connectivité, l’électronique embarquée et les jumeaux numériques contribueront à l’excellence de ces nouveaux produits et services, affirment les 5 partenaires. Cet écosystème d’open innovation fondé par cinq leaders dans les domaines de l’automobile et des technologies pourra accueillir de nouveaux membres et développer des collaborations ouvertes.
« On est toujours piloté par deux choses : travailler avec les autres et être convaincus. On n’attend pas que tout soit prêt pour y aller. Dans une voiture, vous avez typiquement 2000 euros de composants. Pour produire pour 2 milliards d’euros de composants, if faut investir 400 M€ en R&D et 2 milliards d’euros en capacités industrielles. On ne peut pas se tromper donc il faut travailler avec les autres », justifie Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de STMicroelectronics.
Selon le Boston Consulting Group, le marché mondial de la mobilité va croître de 60% d’ici 2035 pour atteindre 11 000 milliards d’euros. Cette croissance provient principalement de l’émergence de ruptures technologiques – véhicules électriques, nouveaux composants, nouveaux services après-vente et autres services à valeur ajoutée – dont la part va passer de 5% à 45 % du marché mondial de la mobilité. Les grands acteurs industriels sur d’autres continents, avec le soutien de leurs Etats, se positionnent déjà pour développer une grande part de ces nombreuses nouvelles technologies grâce à des stratégies d’intégration renforcée. Aujourd’hui, les membres fondateurs de la Software République expriment l’urgence pour la France et l’Europe de construire collectivement un écosystème durable, qui vise à assurer leur souveraineté dans ce domaine.
Trois grands domaines de coopération
Afin de développer et commercialiser conjointement des systèmes de mobilité intelligente, permettant de mettre en place une offre de mobilité adaptée et agile, trois grands domaines de coopération ont été identifiés :
- Systèmes intelligents pour faciliter la connectivité sécurisée entre le véhicule et son environnement digital et physique.
- Systèmes de simulation et de gestion des données pour optimiser les flux pour les territoires et les entreprises.
- Écosystème d’énergie pour simplifier l’expérience de charge.
A titre d’exemple, les sujets suivants sont discutés conjointement par les partenaires de la Software République :
Développer de nouvelles technologies et de nouveaux services pour permettre à une voiture électrique, branchée sur une borne compatible, d’être automatiquement reconnue, et d’effectuer une charge facturée sans la moindre action de l’utilisateur.
Optimisation des flux de mobilité pour les territoires
Faciliter l’accès et la simulation des échanges d’informations de mobilité, de façon instantanée et ouverte à l’échelle du territoire. Cela permettra :
– au consommateur de toujours sélectionner le meilleur schéma de mobilité en fonction du temps, du confort ou de la gestion de l’énergie.
– aux opérateurs d’enrichir leurs services.
– aux autorités publiques de simuler et mettre en œuvre des scénarios de mobilité, par exemple la gestion des urgences, des événements etc.
– aux urbanistes de mieux anticiper l’aménagement du territoire.
Pour favoriser l’innovation, la Software République cherchera également à créer un fonds d’investissement pour financer les start-up les plus prometteuses et un incubateur pour héberger des start-up dans le domaine des technologies pour la mobilité intelligente, où ils auront accès à un environnement virtuel collaboratif de développement et d’expérimentation, et au mentoring par un réseau de valeur. Afin de lancer l’écosystème pour les start-ups et les universités, les partenaires de la Software République prévoient d’organiser un « data challenge » pour contribuer à développer les technologies pour la mobilité de demain : électrique, connectée et autonome.
« Dans la nouvelle chaîne de valeur de la mobilité, les systèmes d’intelligence embarqués sont le nouveau moteur, là où se concentrent désormais toute la recherche et l’investissement. Face à ce défi technologique, nous choisissons de jouer collectif et ouvert. Il n’y aura aucun centre de gravité, la valeur de chacun sera démultipliée par les autres. Les expertises conjuguées en matière de cybersécurité, de microélectronique, d’énergie et de gestion des données nous permettront de développer des solutions de pointe, uniques, au service d’une mobilité décarbonée, partagée, responsable, made in Europe », souligne Luca de Meo, CEO du Groupe Renault.
« STMicroelectronics rejoint la Software République pour apporter ses innovations en produits et solutions semiconducteurs dédiées à l’électrification et à la digitalisation des véhicules et services de mobilité. Nos expertises sont au cœur de la transformation en cours vers des solutions efficaces et correspondant aux attentes collectives en matière d’impact sur l’environnement. L’approche partenariale au cœur de ce projet va également permettre de renforcer les liens au sein de la chaine de valeur dans toutes ses dimensions, un aspect essentiel pendant cette phase de transformation de l’industrie », ajoute Jean-Marc Chéry.
« La Software République apporte un élan conjoint et disruptif, indispensable à l’écosystème de la mobilité. Thales, s’appuyant sur une expérience éprouvée en sécurité numérique sur des marchés très exigeants (comme le transport, la banque, la défense ou l’aérospatial), partagera son expertise en intelligence artificielle, cybersécurité et en connectivité, pour renforcer la protection des véhicules, de leurs données et de celle des acteurs de la mobilité », souligne, pour sa part, Patrice Caine, p-dg de Thales.
« Atos est fier de compter parmi les membres fondateurs de la Software République. En tant que créateur de technologies et intégrateur de solutions complexes, nous allons mettre à la disposition de cet écosystème unique notre expertise digitale en matière de réduction de l’empreinte carbone et nos technologies innovantes dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, la sécurité digitale, le cloud, l’IoT ou le calcul haute performance. Combinant les forces de cinq des plus grands acteurs mondiaux des secteurs de l’automobile et de la technologie, cette initiative promet d’accélérer la décarbonation des mobilités », explique Elie Girard, directeur général d’Atos.
« Bien au-delà de la filière automobile, il s’agit de penser usage – la mobilité offrant un environnement de travail et de loisir s’intégrant dans une économie durable. Cette économie d’expérience va de pair avec une Renaissance de l’industrie dans le monde entier : la nouvelle économie de la mobilité va s’organiser sur un mode collaboratif en nouveaux réseaux de valeurs autour de plateformes numériques. La Software République est ainsi un écosystème multi-industrie et multidisciplinaire qui veut accélérer l’innovation et faire grandir les forces vives de demain. Pour cela, elle va s’appuyer sur l’environnement virtuel collaboratif qu’est la plateforme 3DEXPERIENCE de Dassault Systèmes et sur les jumeaux numériques d’expérience. Elle va aussi bénéficier de l’accélérateur de start-up 3DEXPERIENCE Lab », commente enfin Bernard Charlès, vice-président du conseil d’administration et directeur général de Dassault Systèmes.