(Re)localisations : le gouvernement annonce 10 nouveaux projets lauréats en électronique
Mardi, à l’occasion d’un colloque dédié aux enjeux de (re)localisation, le gouvernement a dévoilé une liste de 58 nouveaux projets lauréats soutenus par le plan France Relance, afin de (re)localiser des productions dans des secteurs critiques dont 10 en électronique. Découvrez le détail des projets portés par Bourgogne Services Electronique, ECM Greentech, Absolut System, Spark Lasers, Cibel, Sil’tronix Silicon Technologies, Idemia France, Mirsense, Pfeiffer Vacuum et Crosscall.
A ce jour, 95 projets ont été retenus dans l’électronique, soutenus à hauteur de 128,2 millions d’euros pour 413,2 millions d’euros d’investissements productifs.
Les dix nouveaux projets retenus en électronique
Projet « BSE-H » : BOURGOGNE SERVICES ELECTRONIQUE
Le Creusot (71) – Région Bourgogne-Franche-Comté
Chavanod (74), Crolles et Le Versoud (38) – Région Auvergne-Rhône-Alpes
Bourgogne Services Electronique (BSE) est un sous-traitant spécialisé dans la conception et la fabrication de cartes et d’équipements électroniques, notamment les objets connectés. La stratégie de BSE est d’accélérer sa croissance en prenant une stature d’ETI. Par l’acquisition de deux sites d’industrialisation et de production d’équipements électroniques en Rhône-Alpes, BSE vise les 50 M€ de chiffre d’affaires par la promotion du « made in France », dont les demandes clients de relocalisation, la robotisation des unités de production, la poursuite du développement d’un très fort écosystème « French Fab », en affirmant son leadership sur le développement et la fabrication d’objets connectés au sein d’une industrie française forte 5.0.
Projet « ECM-SiC » : ECM GREENTECH
Grenoble (38) – Région Auvergne-Rhône-Alpes
Le projet ECM SiC a pour objectif de produire en France des réacteurs de croissance de lingots de carbure de silicium avec le procédé associé et de permettre la création d’unités de fabrication de wafers de carbure de silicium. Ce projet contribuera ainsi à la souveraineté de la France vis-à-vis de ce matériau stratégique pour les filières de la voiture électrique et des énergies renouvelables.
Projet « ICCIR » : ABSOLUT SYSTEM
Seyssinet Pariset (38) – Région Auvergne-Rhône-Alpes
Le projet ICCIR, porté par la société Absolut System, en partenariat avec Lynred et HGH, a pour objectif de créer une nouvelle génération de machines à froid haute performance et fiabilité à base de tubes à gaz pulsé (Pulse-Tube). Intégré aux détecteurs infrarouges conçus par Lynred, ce refroidisseur cryogénique permet un fonctionnement plus performant et durable des caméras infrarouges produites par la société HGH. Ce projet permettra de renforcer la capacité nationale de production de briques technologiques pour le développement de filières d’avenir à forts enjeux de souveraineté. Une quinzaine d’emplois devraient être créés.
Projet « LASINFRANCE » : SPARK LASERS
Martillac (33) – Région Nouvelle-Aquitaine
Spark Lasers est un acteur de l’électronique qui conçoit, développe et commercialise des lasers compacts à impulsions ultrabrèves pour l’intégration dans des systèmes optoélectroniques. Les lasers à impulsions brèves sont des briques élémentaires de nombreux systèmes optoélectroniques. Le projet a pour but de moderniser les outils et méthodes de production de l’entreprise afin d’accroître la compétitivité des lasers femtosecondes produits par Spark Lasers et positionnés sur des secteurs à forte croissance tels que l’imagerie à haute résolution appliquée aux neurosciences ou l’optique quantique. Les améliorations de la production sont basées sur la semi-automatisation des procédés industriels.
Projet « MICROPCB » : CIBEL
Belleme (61) – Région Normandie
En réponse à la pénurie en semiconducteurs observée à l’échelle mondiale, affectant la totalité de la chaine de valeur électronique, et face à la prédominance sur ce secteur des géants asiatiques (Taïwan, Corée du Sud) et américains, les composants micro/nanoélectroniques deviennent un enjeu de souveraineté technologique et économique à la fois pour l’Union Européenne et la France, aujourd’hui fortement dépendantes des importations de puces électroniques. Le projet « μPCB » vise, par la modernisation des lignes de production de CIBEL, à produire de manière industrielle des circuits imprimés complexes permettant le développement d’une filière technologique d’avenir.
Projet « P2F2S-V2 » : SIL’TRONIX SILICON TECHNOLOGIES
Archamps (74) – Région Auvergne-Rhône-Alpes
Sil’Tronix Silicon Technologies est une société spécialisée dans la fabrication de produits en silicium cristallin sur mesure à destination des industriels (horlogerie de luxe, capteurs industriels, aéronautique, défense et instrumentation médicale), des laboratoires de recherche et des universités. L’entreprise produit principalement des wafers, une plaque très fine de matériau semi-conducteur monocristallin utilisée pour fabriquer des composants de microélectronique. Son projet vise à renforcer sa compétitivité en modernisant ses équipements, et en digitalisant et augmentant ses capacités de production.
Projet « PROJET VITRE » : IDEMIA FRANCE
Vitré (35) – Région Bretagne
IDEMIA, leader mondial en solutions biométriques et de sécurité, est un groupe français qui conçoit et fabrique notamment des cartes bancaires et SIM pour divers clients (dans les secteurs financiers, télécommunications, identité, sécurité publique, IoT). Il projette de construire un nouveau site de production destiné au développement et à la fabrication de solutions de paiement et de connectivité. Il prévoit d’investir dans un espace de production et de recherche et dans de nouveaux matériels pour améliorer sa productivité et réduire ses consommations énergétiques.
Projet « SENSORLINE » : MIRSENSE
Palaiseau (91) – Région Ile-de-France
Grenoble (38) – Région Auvergne-Rhône-Alpes
L’entreprise mirSense développe et commercialise des modules lasers et des modules d’analyse optique d’émissions multi-gaz de haute performance (< 1 ppm), avec une action en temps réel, associant des lasers infrarouges (lasers à cascade quantique) et un détecteur photo-acoustique, pour des solutions fixes ou portables. Grâce à ce projet, l’entreprise va établir une ligne de production sur les sites de Palaiseau et de Grenoble afin d’accompagner les demandes clients dans les domaines de l’environnement et de la défense et d’industrialiser les nouveaux capteurs miniatures issues de la recherche industrielle chez mirSense. 28 emplois pourraient être créés d’ici 2023.
Projet « SMART PUMP » : PFEIFFER VACUUM
Annecy (74) – Région Auvergne-Rhône-Alpes
Pfeiffer Vacuum est une entreprise spécialisée dans les pompes à vide primaires sèches (sans lubrifiant) et les pompes turbo moléculaires à paliers magnétiques pour les marchés du semiconducteur et du traitement de surface. Son projet porte sur le développement d’une gamme de pompes primaires sèches innovantes destinées au marché du semiconducteur et sur la mise en place des investissements en vue de l’industrialisation de la première phase d’une nouvelle gamme de pompes primaires. 50 emplois pourraient être créés grâce à ce projet.
Projet « X-LAB2 » : CROSSCALL
Aix-en-Provence (13) – Région Provence-Alpes-Côte-D’Azur
Crosscall est spécialisé dans la production de smartphones durables et de leur écosystème d’accessoires. Le projet X-LAB 2 consiste à relocaliser en France la part de R&D, effectuée jusqu’ici en Asie, pour monter en qualité, maîtriser l’ensemble de la chaine de développement de nouveaux terminaux mobiles et renforcer leur écoconception. Le projet créera 14 emplois directs et sera complété par une politique de formation pour la montée en compétences et par la collaboration avec des sous-traitants locaux, dans l’objectif de créer des emplois indirects. 44 emplois pourraient être créés d’ici 2024. Ce projet s’inscrit dans une démarche plus globale de relocalisation de la production de terminaux neufs ainsi que de création d’une unité de reconditionnement afin de donner une seconde vie aux produits Crosscall.
Le 31 août 2020, le gouvernement avait lancé l’appel à projets « (Re)localisation » visant à soutenir les investissements dans 5 secteurs stratégiques : la santé, l’agroalimentaire, l’électronique, les intrants essentiels à l’industrie (chimie, matières premières, métaux, etc.) et les télécommunications-5G. Initialement ouvert jusqu’au 17 novembre 2020, et doté d’une enveloppe de 600 millions d’euros dans le cadre de France Relance, l’appel à projets a ensuite été prolongé jusqu’au 7 septembre 2021 et ses fonds abondés au sein de l’enveloppe de France Relance pour atteindre près de 850 millions d’euros.
L’annonce de 58 nouveaux lauréats porte le nombre total de projets à 407, depuis le lancement de l’appel à projets. Ces projets représentent 2,7 milliards d’euros d’investissements industriels, dont 729 millions d’euros de soutien de l’Etat.
Outre les 95 projets soutenus dans l’électronique, certains projets lauréats dans les télécoms et la santé font également appel à de l’électronique. 23 projets lauréats dans les télécoms-5G sont ainsi soutenus à hauteur de 96,5 millions d’euros pour 289,5 millions d’euros d’investissements productifs. Dans la santé, ce sont 114 projets lauréats, soutenus à hauteur de 147,6 millions d’euros pour 512,7 millions d’euros d’investissements productifs.
Autre appel à projets piloté au niveau territorial par les préfets et les régions, le Fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires s’inscrit dans le cadre du programme Territoires d’industrie. Ouvert de septembre 2020 à fin octobre 2021, il a été doté par l’Etat et les Régions de 850 millions d’euros dans le cadre de France Relance. Ce sont en particulier 217 projets de (re)localisation industrielle qui ont été soutenus, pour un milliard d’euros d’investissements industriels, dont 104 millions d’euros d’aides de l’Etat.
Au total, 624 projets de (re)localisation ont été rendus possibles depuis septembre 2020, dans le cadre de France Relance, permettant ainsi de créer ou de conforter près de 77 000 emplois industriels, souligne le gouvernement.