Eramet suspend son projet d’usine de recyclage de batteries à Dunkerque
Suspendu jusqu’à nouvel ordre, le projet ReLieVe qui prévoyait la construction, dans la “Vallée de la batterie”, d’une usine de recyclage de batteries de véhicules électriques fait les frais du démarrage difficile de l’industrie des batteries en Europe
« Dans l’attente d’un modèle économique solide et pérenne en Europe », le groupe minier et métallurgique français Eramet vient de suspendre ReLieVe, son projet de recyclage des batteries de véhicules électriques mené conjointement avec le groupe Suez et qui prévoyait la construction d’un complexe industriel dédié à cette activité à Dunkerque (59), dans la “Vallée de la batterie”, où plusieurs gigafactories s’implantent.
Eramet avait pourtant inauguré, il y un peu mois d’un an, une usine pilote de recyclage de batteries dans son centre de R&D basé à Trappes (78), ce qui constituait alors une étape clé du projet mené en partenariat avec Suez et visant à proposer une solution industrielle de recyclage en boucle fermée des batteries en fin de vie et des rebuts de production des nouvelles batteries. Mais la conjoncture économique a refroidi les ambitions du groupe.
© Eramet
« Nous restons convaincus de la nécessité de développer une économie circulaire des métaux critiques sur le sol européen et le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément clé de cette future chaîne de valeur. Mais nous devons faire face à la réalité du marché : la chaîne de valeur des batteries de véhicules électriques en Europe connaît un démarrage difficile, explique Geoffrey Streeton, directeur de la stratégie, de l’innovation et du développement de l’activité chez Eramet (photo), pour justifier la décision du groupe. Aujourd’hui, compte tenu de la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matières premières pour alimenter notre projet d’usine. Et en aval, il n’existe pas de clients pour les sels métalliques issus du recyclage, aucun projet de précurseurs de cathodes européens n’ayant été confirmé. »
Et Geoffrey Streeton de conclure : « Le projet est suspendu jusqu’à nouvel ordre mais nous continuerons à étudier les fondamentaux de marché nécessaires à la compétitivité d’un tel projet. »
