L’électronique pourra légitimement piocher dans les mesures du plan “France Relance”
Le Premier ministre a présenté le 3 septembre le plan “France Relance”, une feuille de route “pour la refondation économique, sociale et écologique du pays”. L’objectif de ce plan de 100 milliards d’euros est de bâtir la France de 2030. L’industrie électronique pourra y trouver ici ou là des mesures en sa faveur.
Ecologie, compétitivité et cohésion sont les trois priorités du plan : « La relance sera verte, sociale et territoriale. Elle permettra de renforcer notre souveraineté économique et de notre indépendance technologique », souligne le Premier ministre. Ce plan n’est bien-sûr pas sectoriel, mais l’industrie électronique pourra bénéficier des nombreuses mesures multisectorielles qu’il comporte et parfois de mesures spécifiques à notre profession (voir document complet).
1 milliard pour la relocalisation de la production industrielle dans les territoires
Par exemple, le plan de relance consacre 1 milliard d’euros à la relocalisation industrielle : 600 M€ pour soutenir l’investissement dans 5 secteurs stratégiques dont l’électronique et 400 M€ pour favoriser le développement de projets industriels dans les territoires. L’enjeu est de soutenir des investissements qui permettront à la France d’assurer son indépendance économique et technologique.
Ainsi une enveloppe de 600 M€ d’ici 2022, dont 100 M€ dès 2020, sera mobilisée pour soutenir plus particulièrement des investissements ciblés sur les cinq secteurs stratégiques suivants : la santé, les intrants critiques pour l’industrie, l’électronique, l’agroalimentaire et les applications industrielles de la 5G.
Un fonds de 400 M€ sur la période 2020-2022, dont 150 M€ dès 2020, est créé pour soutenir des projets d’investissements industriels dans les territoires. La démarche est conjointement menée par l’État et les Régions et animée dans le cadre du programme Territoires d’industrie. L’instruction financière sera réalisée par Bpifrance.
Investir dans les technologies d’avenir
Le quatrième programme d’investissements d’avenir (PIA) dit PIA 4, avec une taille de 20 milliards d’euros sur 2021-2025, mobilisera 11 milliards d’euros dans le cadre du plan de relance d’ici à 2022 pour soutenir l’innovation et en particulier l’investissement dans les technologies d’avenir.
Visant à accélérer l’innovation dans tous les secteurs, le PIA 4 interviendra pour financer des investissements exceptionnels sur quelques filières industrielles ou technologies d’avenir : les technologies numériques, la recherche médicale et les industries de santé, les énergies décarbonées, l’agriculture responsable et la souveraineté alimentaire, les transports et mobilités durables, les villes de demain, l’enseignement numérique, les industries culturelles et créatives. Il vise également à garantir un financement structurel pérenne et prévisible aux écosystèmes d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation, « pour faire de la France le terreau le plus fertile en Europe pour les chercheurs et les entrepreneurs ».
Enfin, le PIA4 interviendra également en fonds propres, pour soutenir la structuration et la croissance du marché du financement des entreprises innovantes, à travers des fonds d’investissement directs, généralistes ou thématiques, ou des fonds de fonds. Ces fonds ont vocation à couvrir une défaillance ou une insuffisance avérée des financements de marché, dans tous les segments du capital-investissement, du pré-amorçage au capital-croissance en passant par l’amorçage et le capital-risque.
3,7 milliards d’euros pour le soutien aux start-up et aux technologies numériques stratégiques
Le plan de relance vise notamment à renforcer notre souveraineté numérique, tant par une plus grande maîtrise des technologies numériques stratégiques que par le soutien au développement de nos start-up, pour un montant total de 3,7 milliards d’euros sur deux ans.
Le plan de relance soutiendra la mise en œuvre de la nouvelle phase de la stratégie French Tech, autour principalement de deux objectifs : favoriser l’émergence et la réussite de la nouvelle génération post-crise de start-up et accélérer la croissance de start-up pour faire émerger des leaders mondiaux.
Dans ce cadre, le PIA 4 consacrera une augmentation de 60% des aides à l’innovation destinées chaque année à la French Tech pour un total de 800 M€ (400 M€ par an) ; 500 M€ sur 2 ans (2,5 milliards sur 5 ans) seront consacrés au soutien des levées de fonds, et notamment les levées les plus importantes. Enfin, 2,4 milliards seront consacrés aux technologies numériques de rupture sur lesquelles la France estime indispensable d’être un acteur de la compétition mondiale : quantique, cybersécurité, intelligence artificielle, cloud, santé digitale, etc. Ces plans feront l’objet de présentations spécifiques dans les semaines à venir.
Par ailleurs, une enveloppe de 385 M€ doit permettre d’accélérer la transformation numérique de nos TPE, PME et ETI, qu’il s’agisse d’accompagner les entreprises les plus éloignées vers les opportunités du numérique ou d’accélérer l’adoption de technologies liées à l’industrie du futur et à l’intelligence artificielle. Enfin, près de 200 M€ seront consacrés pour accélérer la numérisation des filières aéronautique et automobile dans les plans de soutien qui leur sont dédiés.
Prophesse cité en exemple de projets soutenus par le PIA
Prophesee est l’inventeur des systèmes de vision neuromorphique parmi les plus avancés au monde. Ses capteurs et algorithmes d’intelligence artificielle Metavision protégés par 51 brevets, ouvrent une nouvelle ère en vision artificielle en s’inspirant du fonctionnement de l’oeil et du cerveau. Les capteurs Prophesee perçoivent en continu l’information visuelle essentielle de mouvement dans la scène, pixel par pixel, comme le font nos cellules photosensibles rétiniennes. Cette nouvelle catégorie de vision dite « évènementielle » permet de s’affranchir des limitations imposées par les caméras standard qui capturent traditionnellement 24 images par seconde et d’atteindre des niveaux de performances et sécurité sans précédent pour les véhicules autonomes, les objets connectés ou encore l’industrie 4.0. Ces développements ont bénéficié d’un soutien du PIA de 11,7 M€.