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Souveraineté technologique : l’Europe prépare un « European Chips Act »

Souveraineté technologique : l’Europe prépare un « European Chips Act »

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prononcé hier son deuxième discours sur l’état de l’Union devant le Parlement européen. A cette occasion, Ursula von der Leyen a affirmé solennellement qu’elle présenterait un « European Chips Act » pour garantir la souveraineté technologique européenne.

Extraits de ses propos :

« Le numérique est l’enjeu décisif. Et les États membres partagent ce point de vue. Les dépenses au titre du volet numérique de NextGenerationEU dépasseront même l’objectif de 20 %. Cela témoigne de l’importance d’investir dans notre souveraineté technologique européenne. Nous devons redoubler d’efforts pour façonner notre transformation numérique selon nos propres règles et valeurs.

Je prendrai l’exemple des semiconducteurs, ces minuscules puces dont dépend le fonctionnement de tant de choses : smartphones, scooters électriques, trains ou même usines intelligentes entières. Sans puces, pas de numérique. Et à l’heure où nous parlons, des lignes de production entières tournent déjà au ralenti malgré la demande croissante – à cause d’une pénurie de semiconducteurs.

Alors que la demande mondiale a explosé, la part de l’Europe dans toute la chaîne de valeur, de la conception à la capacité de fabrication, a diminué. Nous sommes dépendants des microprocesseurs les plus avancés fabriqués en Asie. Il ne s’agit donc pas seulement de notre compétitivité. L’enjeu est aussi notre souveraineté technologique. Accordons-lui donc toute notre attention.

Nous présenterons une nouvelle loi européenne sur les semiconducteurs. Nous devons conjuguer nos capacités de recherche, de conception et d’essai de classe mondiale. Nous devons coordonner les investissements de l’UE et des États membres sur l’ensemble de la chaîne de valeur.

L’objectif est de créer ensemble un écosystème européen des semiconducteurs à la pointe du progrès, intégrant la production. Cela sécurise nos approvisionnements et nous permettra de développer de nouveaux marchés pour des technologies européennes novatrices.

Oui, c’est un défi colossal. Et je sais que certains prétendent que c’est hors de portée. Mais ils disaient la même chose à propos de Galileo il y a 20 ans. Et voyez ce qui s’est passé. Nous nous sommes donné les moyens de notre ambition. Aujourd’hui, les satellites européens fournissent le système de navigation utilisé par plus de 2 milliards de smartphones dans le monde. Nous sommes des leaders mondiaux. Alors faisons encore preuve d’audace, cette fois dans le domaine des semiconducteurs ».

Rappelons que le 19 juillet, la Commission européenne a lancé officiellement l’alliance pour les processeurs et les technologies de semiconducteurs qui réunit des entreprises, des représentants des États membres, des universitaires, des utilisateurs, ainsi que des organismes de recherche et de technologie.

« L’alliance pour les semiconducteurs rééquilibrera les chaînes d’approvisionnement mondiales en nous donnant la capacité de concevoir et de produire, en Europe, les puces les plus avancées dans la zone des 2 nanomètres et en-deçà », avait alors déclaré Thierry Breton, commissaire au marché intérieur.

À cette fin, l’alliance vise à établir les capacités de conception et de fabrication nécessaires à la production de la prochaine génération de processeurs fiables et de composants électroniques. Cela impliquera de faire évoluer l’Europe vers une capacité de production de nœuds de 16 nm à 10 nm afin de répondre aux besoins actuels de l’Europe, mais aussi en dessous de 5 à 2 nm et en deçà, afin d’anticiper les besoins technologiques futurs.

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