Vers des antennes miniatures pour l’IoT satellitaire
Kinéis et le CEA-Leti unissent leurs expertises pour développer la prochaine génération d’antennes miniatures pour l’IoT satellitaire permettant une connectivité hybride basse consommation associant connexion radio terrestre et satellitaire (dans la bande 400 MHz) en relais.
Depuis quelques années, la multiplication des projets de constellations de nanosatellites dédiés à l’IoT constitue la promesse d’un accès à de nouveaux services s’appuyant sur une couverture mondiale.
Parmi les acteurs de ce secteur, la start-up toulousaine Kinéis, qui a levé pas moins de 100 millions d’euros l’an dernier, a récemment signé un contrat avec Rocket Lab, fournisseur de services de lancements et de systèmes spatiaux basé aux États-Unis, pour une mise sur orbite de ses solutions dès le deuxième trimestre 2023.
Parmi les solutions qu’il développe, l’opérateur satellitaire toulousain travaille sur des objets communicants à connectivité hybride mettant en oeuvre une connexion radio terrestre et satellitaire (dans la bande 400 MHz) en relais. Moins consommatrice d’énergie, l’utilisation d’une communication basse fréquence présente l’avantage d’améliorer l’autonomie des produits, ce qui est un vrai plus dans les applications IoT. Reste qu’une fréquence de communication plus basse implique une antenne plus grande, au point de rendre son encombrement incompatible avec des objets communicants de très petite taille.
C’est pour résoudre cette équation à première vue insoluble que Kineis et le CEA-Leti unissent leurs expertises, dans le cadre du projet Artes+ MONAMI de l’ESA. L’organisme de R&D entend ainsi capitaliser sur son expertise en conception et en intégration d’antennes miniatures pour réduire la taille de ces antennes d’un facteur 7,5.
Les travaux porteront notamment sur des techniques de chargement réparti sur l’antenne – afin d’émuler une taille plus importante -, ainsi que sur un design adapté afin de conserver les performances d’origine de l’antenne malgré sa taille réduite. L’autre point de développement consistera à générer un rayonnement d’antenne à polarisation circulaire pour la liaison satellite, ce qui reste un défi pour les antennes miniatures.
Kineis et le CEA-Leti ont d’ores et déjà procédé à des essais préliminaires qui montrent qu’une antenne de 5 cm maximum peut remplir le cahier des charges d’une connectivité hybride pour l’IoT satellitaire et est en passe d’être mise au point par les deux partenaires. L’enjeu est de taille car les applications visées sont potentiellement nombreuses, cette technologie permettant à des personnes, des marchandises, des animaux ou encore des capteurs environnementaux de rester connectés en permanence où qu’ils se trouvent sur la planète.