Wolfspeed et ZF abandonneraient leur projet d’usine de puces SiC en Allemagne
Nouveau revers pour l’Allemagne et l’Europe dans le domaine du semiconducteur. Selon plusieurs médias allemands, l’Américain et l’équipementier allemand envisageraient purement et simplement d’abandonner leur projet de méga usine de puces SiC à Ensdorf, à cause de la faible demande de véhicules électriques sur le marché européen.
Après Intel qui a suspendu son projet d’usines de semiconducteurs à Magdebourg, c’est un nouveau coup dur qui se profile à l’horizon pour l’Allemagne et l’European Chip Act qui ambitionne de porter à 20% à l’horizon 2030 la part de l’Europe dans la production mondiale de semiconducteurs. Selon plusieurs médias allemands, le projet de l’Américain Wolfspeed visant à construire une usine de puces SiC outre-Rhin en partenariat avec l’équipementier automobile allemand ZF, ne serait plus d’actualité.
© Wolfspeed
Cette décision, qui n’a pas encore été confirmée par Wolfspeed, intervient dans un contexte économique difficile pour l’industrie automobile européenne, plombée par une demande de véhicules électriques moins importante que prévu, notamment en Allemagne où les aides à l’achat de tels véhicules avaient été brutalement supprimées par le gouvernement d’Olaf Scholz fin 2023. En pleine crise, ZF avait d’ailleurs annoncé cet été un vaste plan visant à supprimer jusqu’à un quart de ses effectifs en Allemagne d’ici 2028, mettant sur la sellette quelque 14 000 postes.
Ce projet d’usine de fabrication de semiconducteurs en carbure de silicium sur tranches de 200 mm de diamètre, qui devait nécessiter plusieurs milliards d’investissement, avait été annoncé en février 2023 et devait donner lieu à l’implantation à Ensdorf de ce qui était présenté alors comme l’usine la plus importante et la plus avancée dans le domaine du SiC. Sa construction devait débuter en 2025 et 600 emplois devaient être créés.
Les investissements de Wolfspeed aux Etats-Unis sont, en revanche, plus que jamais d’actualité, l’Américain ayant récemment bénéficié d’un coup de pouces de 2,5 milliards de dollars pour y développer sa capacité de production.
