Informatique quantique : Quandela dévoile une feuille de route 2024-2030 ambitieuse

Spécialiste de l’informatique quantique photonique, la start-up française basée à Massy ambitionne de déployer une seconde usine d’ordinateurs quantiques dès 2027 et de parvenir au calcul à correction d’erreur d’ici la fin de la décennie. Ce qui implique notamment la montée en puissance de ses processeurs quantiques.

Quandela, start-up basée à Paris-Saclay et spécialisée dans l’informatique quantique avec une approche unique à base de semiconducteurs et de photonique, vient de publier sa feuille de route pour la période 2024-2030, que l’on peut qualifier d’ambitieuse, avec pour objectif de parvenir au calcul à correction d’erreur (fault tolerant quantum computing) d’ici la fin de la décennie. A cette fin, Quandela entend réussir une première étape majeure, celle des premiers qubits logiques (sans erreurs), en 2025, avant d’accélérer la mise à l’échelle de l’informatique quantique par la mise en réseau quantique – c’est-à-dire en connectant plusieurs ordinateurs quantiques entre eux – d’ici 2028.

Cela implique notamment la montée en puissance de ses processeurs quantiques, avec une multiplication par 25 des opérations quantiques par seconde qui passeraient ainsi de 400 à 10 000 QOPS. La société, qui souhaite atteindre les premiers qubits logiques en 2025, devrait par ailleurs en obtenir 50 à partir de 2028, et vise l’objectif d’opérer à l’échelle de centaines de qubits logiques à horizon 2030.

Une deuxième usine d’ordinateurs quantiques dès 2027
En termes d’industrialisation, Quandela a pour ambition d’être capable d’assembler quatre ordinateurs quantiques par an à compter de 2025, puis de lancer une seconde usine d’ordinateurs quantiques en 2027 (après celle de Massy inaugurée en juin 2023), avant de parvenir au stade de l’assemblage d’ordinateurs quantiques à grande échelle, avec correction d’erreurs, à partir de 2028.

La feuille de route de Quandela prévoit également d’accompagner les développeurs d’applications en lançant en 2028 ses bibliothèques de calcul quantique à usage général. En matière de logiciels et d’algorithmes, Quandela entend notamment doper les applications d’IA grâce au développement de l’hybridation QPU-GPU dès 2025, et développer en 2027 des compilateurs et décodeurs dédiés à la correction d’erreurs.

La société souhaite également être retenue dans le cadre du programme pluriannuel Proqcima opéré par la Direction Générale de l’Armement dans le cadre du programme France 2030 et dont l’objectif est de disposer de deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels de conception française à horizon 2032. Quandela a franchi une première étape au printemps 2024 en étant présélectionné avec quatre autres acteurs du quantique.

Enfin, l’accélération de son internationalisation en Europe, en Amérique et en Asie figure également au programme de la feuille de route 2024-2030 de la société, qui a récemment ouvert une filiale au Québec.

© Quandela

« Cette feuille de route technologique place Quandela parmi les très rares acteurs mondiaux proposant une voie claire et solide vers l’ordinateur quantique universel, assure Niccolo Somaschi, co-fondateur et CEO de Quandela. Notre feuille de route est ambitieuse mais crédible au vu des objectifs déjà atteints depuis la création de la société en 2017 et de l’excellente performance dans le rapport entre les objectifs atteints et les moyens financiers déployés. L’agenda dévoilé aujourd’hui doit permettre à Quandela, année après année, d’assurer sa montée en puissance technologique et industrielle afin de réussir le virage du quantique, qui s’annonce comme un enjeu stratégique et incontournable pour les entreprises et même les États, d’ici la fin de la décennie. »

Parmi les faits d’arme de la jeune société, on peut citer le fait d’être le premier acteur européen à mettre à disposition ses ordinateurs quantiques dans le cloud et à vendre et déployer un ordinateur quantique chez un client privé. La société a également été sélectionnée en septembre par l’EuroHPC Joint Undertaking pour livrer un ordinateur quantique qui sera hébergé en France.

Fondé en 2017 par la professeure Pascale Senellart, directrice de recherche au Centre de nanosciences et nanotechnologies (C2N) du CNRS et de l’Université Paris-Saclay, Valérian Giesz et Niccolo Somaschi, experts  en physique quantique, Quandela emploie plus de 100 collaborateurs de 20 nationalités différentes, en majorité des chercheurs et des ingénieurs en optique, algorithmes et sciences de l’information. Son savoir-faire repose sur l’efficacité de sa « technologie photonique intégrée qui nécessite des millions de fois moins de composants que les technologies photoniques concurrentes », selon Quandela.