Recul de 9,1% des ventes semestrielles de Lacroix Electronics
La baisse des ventes du groupe Lacroix au cours du premier semestre 2024 est due, en grande partie, à sa filiale américaine pénalisée par une demande peu dynamique et par des perturbations liées à la restructuration en cours de l’activité.
Lors de la présentation de ses résultats semestriels, le groupe Lacroix a fait état d’une baisse de son chiffre d’affaires qui s’est établi à 350,3 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année, contre 376,6 M€ au premier semestre 2023. La société précise ici que sur ces deux périodes de référence, le chiffre d’affaires consolidé n’intègre pas le segment City – Mobility (regroupant les pôles Traffic et V2X), désormais traité en activité abandonnée. Ce traitement comptable fait suite au projet de cession de ce segment dans le cadre de la réorganisation annoncée au printemps dernier.
À mi-exercice, le chiffre d’affaires consolidé du groupe Lacroix affiche donc un repli de 7% par rapport au premier semestre 2023, repli ramené à 4,9% à périmètre constant, c’est-à-dire hors segment Signalisation déconsolidé au 30 avril 2024, suite à la finalisation de sa cession.
Des résultats plombés par la filiale américaine
Sur les six premiers mois de l’année, l’Ebitda courant de Lacroix s’établit à 18,3 M€, contre 23,6 M€ un an plus tôt, soit une marge d’Ebitda qui ressort à 5,2%, alors qu’elle était de 6,3% au premier semestre 2023. Lacroix indique que ce recul est « intégralement dû à Lacroix Electronics North America ». En effet, hors prise en compte de sa filiale américaine, Lacroix aurait affiché une marge d’Ebitda de 7,9% contre 6,9% au premier semestre 2023.
L’activité électronique de Lacroix, qui a représenté plus des trois quarts (76,5%) des ventes totales du groupe au premier semestre 2024, a enregistré un chiffre d’affaires semestriel de 268,1 M€, en recul de 9,1% par rapport au premier semestre 2023. Une baisse que Lacroix tend à relativiser, tant le premier semestre 2023 « représente une base de comparaison très élevée en raison du fort rattrapage qui avait alors accompagné la normalisation des approvisionnements en composants électroniques ».
En zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), l’évolution des ventes de l’activité électronique est restée contrastée, avec des secteurs industriel et aéronautique en croissance et des segments automobile et HBAS (Home & Building Automation Systems) en retrait, tandis que le chiffre d’affaires outre-Atlantique a reculé, pénalisé par une demande peu dynamique et des perturbations liées à la restructuration en cours de l’activité.
Solide performance des sites de Beaupréau, en France, et Willich, en Allemagne
Sur la période, l’Ebitda courant de l’activité électronique s’est établi à 5,8 M€, représentant une marge de 2,2%, contre 4,6% un an plus tôt. Lacroix note toutefois que le taux de rentabilité stable sur la zone EMEA traduit une très bonne maîtrise opérationnelle, tant au niveau des charges de personnel que des coûts d’approvisionnement. Cette évolution satisfaisante de la rentabilité reflète également la solide performance des sites de Beaupréau, en France, et Willich, en Allemagne, ainsi que la poursuite d’une politique de prix exigeante sur l’ensemble du portefeuille clients.
S’agissant de la filiale Electronics North America, la reprise en main opérationnelle n’a pas encore eu d’effets visibles sur la rentabilité au premier semestre 2024.
Lacroix estime que son activité électronique, qui bénéficiera d’un effet de base plus favorable au second semestre, restera confrontée à une visibilité limitée sur les marchés automobile et HBAS en zone EMEA, tandis qu’outre-Atlantique, la restructuration en cours ne produira des effets positifs qu’à partir de 2025. Le groupe estime en effet que le redressement de sa filiale nord américaine continuera à être freiné par des problématiques d’inefficience industrielle persistantes. Face à cette situation, le plan d’actions engagé en 2023 se poursuit avec l’intégration complète, désormais achevée, de l’entité au sein d’Electronics EMEA, l’arrivée d’un nouveau directeur général fin août et la montée en puissance du nouveau site de Juarez (Mexique).
Une feuille de route 2025-2027 sera dévoilée en mars 2025
Pour l‘ensemble de son activité, Lacroix anticipe un chiffre d’affaires annuel autour de 640 M€ sur le nouveau périmètre (4 mois du segment Signalisation et hors segment City – Mobility). En termes de rentabilité, le groupe, toujours pénalisé par l’Amérique du Nord dont le redressement est la priorité, revoit sa prévision de marge d’Ebitda à la baisse. Il table désormais sur une fourchette entre 4 et 4,5%, contre 5,5% à 6,5% précédemment.
Enfin, le groupe Lacroix, qui demeure serein à moyen terme, prépare une feuille de route 2025-2027 qui s’appuiera sur la poursuite du déploiement des piliers stratégiques du plan Leadership 2025. Cette feuille de route à trois ans sera dévoilée à l’occasion de la publication des résultats annuels, le 31 mars prochain.