Ça s’agite autour de Toshiba
Quel avenir pour Toshiba ? Le groupe diversifié japonais, qui malgré l’externalisation de ses mémoires dans Kioxia, est encore très présent dans les semiconducteurs, est convoité par un fonds d’investissements. Hier, son p-dg a démissionné.
L’actualité se précipite pour Toshiba. La semaine dernière, le groupe japonais a confirmé avoir reçu une offre de rachat de la société d’investissements CVC Capital Partners. La presse nipponne évoque une offre de 20 milliards de dollars.
Osamu Nagayama, président du conseil d’administration de Toshiba avait ainsi commenté la proposition d’acquisition de la part de CVC Capital Partners : « Cette proposition initiale de la part de CVC était entièrement non sollicitée et non initiée par Toshiba de quelque manière que ce soit. La proposition n’examine pas en détail l’activité de Toshiba. Le conseil d’administration de Toshiba examinera attentivement la proposition initiale dès qu’elle apportera des clarifications ».
Problème, l’actuel CEO de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, a dirigé la filiale japonaise de CVC. Hier, il a été contraint à la démission. Pour la suite, la presse économique internationale évoque une offre de rachat trop basse et la possibilité d’offres concurrentes de la part de l’Américain KKR ou du Canadien Brookfield Asset Management.
L’électronique n’est plus le centre de gravité de Toshiba, qui s’est, au fil du temps, débarrassé de ses activités dans l’électronique grand public, l’électroménager, la micro-informatique, le médical, et en avril 2017 de ses activités mémoires externalisées dans Kioxia. Toshiba conserve toutefois une participation de 40,2% dans l’entreprise, mais dont il a l’intention à terme de se défaire. A l’automne 2020, Toshiba avait également annoncé son retrait du développement de circuits-systèmes LSI pour se recentrer ainsi sur les discrets, les circuits analogiques et les microcontrôleurs pour contrôle moteurs (voir notre article).
Sur les neuf premiers mois de son exercice clos fin mars 2021, l’activité composants électroniques et solutions de stockage de Toshiba a représenté un chiffre d’affaires de 516,8 milliards de yens (4,73 milliards de dollars), en recul de 11% par rapport à l’exercice précédent, dont 224 milliards de yens (2,05 milliards de dollars) pour les seuls semiconducteurs. L’électronique pèse ainsi un peu plus d’un quart du chiffre d’affaires du groupe (2099,5 milliards de yens sur les trois derniers trimestres), présent également dans l’énergie (centrales nucléaires), la construction, les équipements d’infrastructures, les solutions d’impressions, les solutions numériques, etc.
Devant la diversité des métiers de Toshiba, l’affaire prendra sans doute un tour politique au Japon et nul ne peut prévoir à ce jour à quelle sauce l’électronique sera assaisonnée quand Toshiba aura trouvé acquéreur et nouvelle stratégie. A suivre.