L’équipementier automobile allemand Schaeffler va supprimer 4700 emplois en Europe
Nouvelle conséquence de la détérioration du marché automobile européen, le plan de restructuration annoncé ce jour par l’équipementier allemand va toucher principalement l’Allemagne, avec 10 sites concernés, mais aussi 5 autres sites en Europe.
Les semaines se suivent et se ressemblent pour l’industrie automobile européenne, et particulièrement en Allemagne. Nouvelle conséquence de la détérioration du marché, l’équipementier automobile allemand Schaeffler, qui dispose d’une forte présence en France, annonce ce jour un important plan de restructuration axé sur l’Allemagne et l’Europe et visant à garantir une augmentation à long terme de la compétitivité du groupe.
« Cette décision fait suite à l’environnement de marché difficile, à l’intensité croissante de la concurrence mondiale et aux processus de transformation en cours qui affectent l’industrie de l’équipement automobile », indique la société dans un communiqué.
Les mesures structurelles annoncées, dont la majorité seront mises en œuvre entre 2025 et 2027, vont s’articuler autour de trois axes principaux. Le premier axe concerne la nécessité d’améliorer les résultats de la division Bearings & Industrial Solutions de l’entreprise, confrontée à une faiblesse économique persistante, à des problèmes structurels et à une concurrence de plus en plus intense.
Le deuxième volet concerne l’objectif précédemment annoncé par l’entreprise de réaliser des synergies à partir de la fusion finalisée il y a un mois avec son compatriote Vitesco Technologies, une ancienne division de l’équipementier automobile Continental spécialisée dans les technologies d’entraînement et d’électrification. Elles prendront principalement la forme de synergies en matière de revenus et d’achats, mais impliqueront également la perte d’environ 600 emplois en Allemagne, principalement à Regensburg et Herzogenaurach.
Le troisième axe englobe des mesures découlant de la transformation en cours de l’industrie de la sous-traitance automobile. Il s’agit notamment de mesures liées à la baisse du volume de la technologie ICE (motorisation à combustion interne) et à l’affaiblissement actuel des nouveaux programmes pour les moteurs électriques en Europe. Ces mesures affectent à la fois la division Powertrain & Chassis et la division E-Mobility de l’entreprise.
10 sites concernés en Allemagne, 5 autres en Europe
Ces mesures vont se traduire par une perte brute d’environ 4 700 emplois en Europe, dont quelque 2800 en Allemagne. Les délocalisations de production réduiront la perte nette à environ 3700 emplois, soit environ 3,1% de l’effectif total du groupe. Après la fusion avec Vitesco, l’effectif total de l’équipementier a augmenté d’environ 35 000 personnes pour atteindre de l’ordre de 120 000 personnes. Ce plan va concerner pas moins de dix sites en Allemagne, ainsi que cinq autres sites en Europe, dont deux vont être fermés. Le groupe n’a toutefois pas précisé quels seront les sites touchés hors d’Allemagne. Il communiquera sur le sujet d’ici la fin de l’année.
« Ces mesures structurelles constituent une étape importante pour la préservation de la compétitivité de Schaeffler et dans la situation actuelle du marché européen et de la concurrence, il n’y a tout simplement pas d’autre alternative, assure Klaus Rosenfeld, CEO de Schaeffler. Notre engagement à l’égard de l’Allemagne en tant que site d’implantation reste inchangé. Dans l’intérêt de nos clients et de nos employés, nous continuerons à investir dans des domaines et des technologies d’une importance capitale pour l’avenir, y compris en Allemagne et dans l’ensemble de l’Europe. » Le patron du groupe précise par ailleurs que « ce plan sera mis en œuvre d’une manière socialement équitable et soigneusement étudiée ».
Selon Schaeffler, les mesures structurelles offrent un potentiel d’économies d’environ 290 millions d’euros par an à partir de 2029, dont environ 75 M€ proviendront des synergies de coûts résultant de la fusion avec Vitesco. Par ailleurs, la mise en œuvre des mesures annoncées aujourd’hui nécessitera une dépense unique d’environ 580 M€, principalement constituée de provisions et de coûts de relocalisation.
Au troisième trimestre 2024, Schaeffler a réalisé un chiffre d’affaires de 3957 M€, en baisse de 2,6% sur un an, tandis que son Ebit a plongé de près de 45% en un an, à 187 M€.