L’usine de recyclage de batteries de Stellantis et Orano ne verra pas le jour
Annoncé il y a moins d’un an, ce projet dédié au recyclage des batteries de véhicules électriques et des déchets de production issus des gigafactories, vient d’être abandonné brutalement.
En octobre 2023, le constructeur automobile Stellantis et la société Orano, issue du démantèlement en 2018 du groupe nucléaire français Areva, avaient annoncé la création d’une co-entreprise spécialisée dans le recyclage des batteries de véhicules électriques hors d’usage et des déchets de production issus des gigafactories de batteries qui fleurissent un peu partout dans le monde.
A peine un an après cette annonce, on sait désormais que ce projet n’aura pas lieu. Dans un communiqué pour le moins laconique, Orano a indiqué que « Stellantis et Orano ne finaliseront pas la coentreprise prévue pour le recyclage des batteries de véhicules électriques en fin de vie et des rebuts de fabrication des gigafactories, conformément au protocole d’accord non-engageant annoncé par les deux parties en octobre 2023 ».
Aucune explication n’a été donnée à cette décision, même si l’on peut supposer que le net ralentissement du marché des véhicules électriques et les difficultés actuelles de Stellantis ont pesé dans la balance. Ce projet de co-entreprise avait pourtant été bien accueilli dans la mesure où le problème du recyclage des batteries devient une thématique de plus en plus importante, bien que le marché du véhicule électrique ne décolle pas aussi vite que prévu.
Concrètement, la co-entreprise devait s’appuyer sur un procédé innovant à faible émission de carbone mis au point par Orano, « en rupture avec les procédés existants », permettant, d’une part, la récupération de tous les composants des batteries lithium-ion et, d’autre part , la fabrication de nouveaux matériaux pour les cathodes. La co-entreprise devait également produire de la « masse noire » (black mass), ce matériau issu du recyclage des batteries. Le procédé consistait ensuite à raffiner cette « masse noire », pour en extraire les différents constituants, dans le futur site hydrométallurgique d’Orano prévu à Dunkerque, puis à la réutiliser dans les batteries, fermant ainsi la boucle de l’économie circulaire.
Stellantis et Orano ne coupent toutefois pas les ponts et indiquent « explorer d’autres relations commerciales potentielles compte tenu de la qualité du procédé de recyclage d’Orano ».