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Plan de soutien à l’aéronautique : 1,5 milliard d’euros pour soutenir les technologies de l’avion « vert »

Plan de soutien à l’aéronautique : 1,5 milliard d’euros pour soutenir les technologies de l’avion « vert »

Le gouvernement a présenté ce matin son plan de soutien à la filière aéronautique qui mobilisera 8 milliards d’euros pour la filière industrielle et 7 milliards pour Air France. Au programme, des aides d’urgence des fonds de soutien à la transformation des PME, des commandes anticipées de la Défense et une intensification du soutien aux efforts de R&D pour faire de la France l’un des pays les plus avancés dans les technologies de l’avion « vert ».

« La crise du secteur aéronautique a été brutale. Et la reprise sera lente. Le trafic aérien ne devrait pas revenir à son niveau de décembre 2019 avant 2 ou 3 ans. Cet effondrement a une conséquence directe sur notre constructeur et ses sous-traitants : Airbus n’a pas eu d’autre choix que de réduire de 35 à 40% les cadences de production de ses principaux programmes », a rappelé Bruno Le Maire. Pour le ministre de l’économie, ce sont 300 000 emplois directs et indirects qui sont en jeu, 35 000 ingénieurs qui sont concernés, des territoires entiers qui pourraient être appauvris par des faillites parmi les 1300 entreprises industrielles qui composent le tissu aéronautique français, en particulier en Occitanie et en Nouvelle Aquitaine et enfin 34 milliards d’euros par an d’excèdent commerciaux qui pourraient être menacés.

Le plan détaillé par le gouvernement comporte trois volets. Le premier consiste à répondre à l’urgence en soutenant les entreprises en difficulté et protéger leurs salariés : prêts garantis par l’Etat, évolution du dispositif d’activité partielle, garanties exports pour éviter les annulations et reports de commandes d’avions, et enfin, commandes publiques anticipées (militaire, sécurité civile et gendarmerie) pour 832 M€ (voir article dans cette édition).

Le deuxième volet concerne le soutien à la transformation des PME. L’objectif est d’accélérer la transformation des PME et des ETI, qui font de la France un des seuls pays au monde à être capable de construire des avions civils, des avions militaires et des hélicoptères. Cela passe par la mise en place deux fonds :

Un fonds pour l’investissement en fonds propres doté de 1 milliard d’euros et un fonds d’accompagnement pour la numérisation et la robotisation des PME et des ETI doté de 300 millions d’euros.

Le fonds d’investissement en fonds propres sera doté dès cet été de 500 millions d’euros. L’Etat apportera 200 millions d’euros et les industriels 200 millions d’euros également. 100 millions, au moins, seront fournis par le gestionnaire du fonds qui sera choisi par appel d’offre. Ces 500 millions d’euros permettront de lever au total 1 milliard d’euros.

Le troisième volet concerne l’intensification du soutien aux efforts de R&D pour faire de la France l’un des pays les plus avancés dans les technologies de l’avion « vert ». 1,5 milliard d’euros d’aides publiques sur les 3 prochaines années seront investis pour soutenir la R&D et l’innovation du secteur dans la durée afin de faire de la France l’un des pays les plus avancés dans les technologies de l’avion propre.

La crise actuelle va impacter durablement les capacités de l’industrie aéronautique nationale à soutenir ses efforts de R&D. Ceux-ci sont particulièrement importants : la filière emploie aujourd’hui près de 35 000 personnes en R&D en France, près d’un tiers de ces emplois sont aujourd’hui remis en question par la perte de capacité d’autofinancement consécutive à la chute durable des cadences.

Ce plan vise à préparer :

  • le successeur de l’A320, l’appareil commercial le plus vendu au monde, selon deux directions d’effort complémentaires : l’ultrasobriété énergétique (gain de 30% de consommation de carburant et capacité de 100% de biocarburants) et le passage à l’hydrogène comme énergie primaire (appareil « zéro émissions de CO2 »). Cet appareil pourrait entrer en service entre 2033 et 2035, avec un premier démonstrateur entre 2026 et 2028 ;
  • un nouvel appareil régional, soit ultrasobre et hybride électrique, soit ultrasobre et alimenté à l’hydrogène, qui entrerait en service vers 2030 (démonstrateur en 2028) ;
  • un successeur de l’Ecureuil, l’hélicoptère léger d’Airbus Helicopters, ultrasobre sur le plan énergétique (baisse de 40% de la consommation), capable d’hybridation électrique dans un premier temps, et fonctionnant à l’hydrogène dans sa dernière version (démonstrateur en 2029) ;
  • de nouveaux appareils d’affaires, capables de 100% de biocarburants et à plus long terme, alimentés au moins partiellement à l’hydrogène, des appareils d’aviation générale hybrides et des drones de haute performance (démonstrateur en 2030) ;
  • l’optimisation des opérations aériennes et aéroportuaires (trajectoires des avions et ATM) selon de nouveaux critères environnementaux (au moins 5% de gain), dont les premiers incréments, applicables à la flotte en service, pourraient être déployés avant 2025.

Avec ce plan de soutien, la France compte à la fois sauvegarder l’emploi de R&D et les compétences de sa filière aéronautique et aborder en leader technique et industriel la transition énergétique pour toutes les catégories d’appareils, compte tenu notamment de l’effet de levier en termes de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre offert par la situation de leader mondial d’Airbus et de Safran sur les appareils court/moyen-courrier et leurs moteurs.

Satisfecit du Gifas

Le Président du Gifas, Eric Trappier, p-dg Dassault Aviation, a salué le plan de relance du gouvernement : « Ce plan est ambitieux et historique. Nous le saluons et nous nous réjouissons de ce soutien global et cohérent de l’Etat à la filière stratégique et d’excellence qu’est la filière aéronautique – en particulier et surtout à sa chaîne de sous-traitants et de PME – dans ce moment si crucial pour elle où elle joue sa survie. Ce plan annoncé aujourd’hui constitue un acte fondateur de la France industrielle d’après-crise en reconquête de son avenir ».

Ce plan de soutien n’est pas sans contrepartie. En particulier, le Gifas a signé une Charte d’engagements sur les relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants (voir le document)

Télécharger le plan de soutien à l’aéronautique

 

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